Le ministre de la Justice, garde des sceaux, Tayeb Belaiz, a qualifié, jeudi à Alger, d'"actes isolés" les abus commis par certains agents des établissements pénitentiaires et de rééducation à l'encontre des prisonniers. Lors d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN), consacrée aux questions orales, M. Belaiz a souligné que "les abus commis enregistrés par les agents des établissements pénitentiaires et de rééducation font l'objet d'investigations, d'enquêtes et de sanctions". "Il ne faut pas généraliser ces abus et émettre des jugements sans preuves", a-t-il ajouté, précisant que "tout acte illégal" est passible de sanctions. A cet effet, M. Belaiz a cité l'exemple des investigations et enquêtes menées, lors de l'agression d'un prisonnier par un agent de l'établissement pénitentiaire à Blida, soulignant qu'après confirmation des faits qui lui ont été reprochés, l'agent a été condamné à trois ans de prison. Le ministre répondait à la question d'un député sur "les abus, comme l'introduction de drogues, enregistrés au sein des établissements pénitentiaires et de rééducation, avec la complicité des agents" et "ceux enregistrés par ces agents eux-mêmes". "Il ne faut pas émettre des jugements sévères sur la base d'informations propagées par des détenus mis en liberté", a précisé le ministre, rappelant l'existence d'une inspection générale, présidée par un juge de la Cour suprême qui contrôle "en permanence et à l'improviste matin et soir" les établissements pénitentiaires et de rééducation. Outre l'inspection générale, les juges d'application des peines, les médecins et spécialistes, présents dans ces établissements, veillent à leur tour au contrôle de l'humanisation des conditions de détention et au respect des lois, de même que le procureur, le procureur général, le juge d'instruction et le président de la chambre d'accusation. Le ministre a, d'autre part, rappelé les "visites" effectuées par les organisations nationales, les avocats, les familles des détenus, les instances officielles et non officielles nationales et étrangères et la presse. Il a ajouté que depuis le début de la réforme des prisons et de l'humanisation des conditions de détention, plus de 100.000 détenus ont bénéficié de l'enseignement tous cycles confondus, dont 5534 ont obtenu le BEM, 2822 le Baccalauréat, alors que 87.417 détenus ont bénéficié de la formation professionnelle. 320 détenus jugés poursuivent leurs études universitaires, en dehors des établissements pénitentiaires "sans aucun problème", a-t-il indiqué, estimant que ces résultats mettent en relief la réussite de la politique de réforme des prisons. "Les établissements pénitentiaires et de rééducation, au nombre de 130, comptent plus de 19.000 agents et accueillent entre 50.000 à 60.000 détenus", a révélé M. Belaiz.