L'Europe doit accepter toutes les cultures pour favoriser l'intégration des citoyens d'origine arabe et musulmane et pour freiner la montée des extrêmes, notamment de l'extrême droite xénophobe, a estimé lundi, en substance, un universitaire algérien installé en Italie. "L'Europe doit réfléchir sur son sort. Elle doit accepter toutes les cultures. Elle a pêché par naïveté", a affirmé l'universitaire algérien, Khaled Fouad Allam, en évoquant au quotidien italien El giornale, l'intégration des citoyens d'origine arabe et musulmane dans les pays occidentaux dont l'Italie. Enseignant à l'université italienne de Trieste, Khaled Fouad Allam, est connu pour sa défense du dialogue entre chrétiens et musulmans, rejetant le "compromis entre les croyances" et optant pour "la rencontre entre les cultures". Si le multiculturalisme a échoué, que les immigrants sont effrayants pour la droite xénophobe qui parle d'invasion, Khaled Fouad Allam, lui se demande ce qu'elle doit faire. "Que voulez-vous être. Il faut commencer à décider ce que vous voulez faire. Pendant longtemps, l'Europe a abordé le phénomène avec de la naïveté, ne connaissant pas la complexité de la situation", souligne-t-il. Interrogé sur la différence entre le multiculturalisme et l'intégration, il a utilisé une métaphore pour expliquer que "le multiculturalisme est le corps, l'intégration est le moteur. Sans le coup de pouce, ce moteur ne se déplace pas en avant, le corps est de peu de valeur", juge-t-il. A la question de savoir pourquoi les partis d'extrême droite ont-ils un "tel succès" en Europe, le sociologue estime que "nous revenons au thème principal : l'Europe continue à réfléchir sur leur sort (...) Il n'y avait pas de débat, les intellectuels ont eu un rôle inutile. C'est dans ce vide qu'apparaissent ces réactions xénophobes, dangereuses. La faute dans ce cas, n'est pas seulement à la politique, mais à la société civile qui a gardé le silence", soutient-il. S'il est bon de construire des mosquées en Italie et en Europe, Allam, estime que "le problème n'est pas les mosquées, mais ceux qui les gèrent. L'imam doit être compétent et formé". "Dans notre culture, le thème de la liberté religieuse va de pair avec les principes d'égalité, d'intégration. Il doit alors faire partie d'un conseil", a-t-il dit.