Sur le sillage des bonnes performances économiques enregistrées ces dernières années, et malgré les effets stressants de la crise économique mondiale, la croissance économique a été au rendez-vous en 2009 avec une hausse de 2,4%, selon le document de politique générale présenté jeudi par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devant l'Assemblée populaire nationale (APN). Ce document relève que ''malgré l'effet de la crise économique, la croissance (constante dans notre pays depuis le début de la décennie) aura été de nouveau au rendez-vous en 2009 avec une hausse globale du PIB de 2,4%''. Le document qu'a présenté le Premier ministre souligne que la croissance en 2009 ''a été similaire à l'année 2008 et à la moyenne réalisée la même année dans l'ensemble du monde arabe''. ''Cette croissance pourrait, de prime abord, être considérée modeste, notamment par rapport au volume des investissements'', estime le document, qui précise que ''la croissance du PIB a subi l'année dernière, ainsi que durant les trois dernières années, l'effet réducteur de l'inflation''. Le taux d'inflation enregistré en 2009 a atteint 5,7% en 2009, après s'être établi à 4,4% en 2008 et 3,45% en 2007. ''Cela est le résultat d'une forte injection monétaire découlant de la dynamique des investissements et de la hausse des salaires'', indique encore le document sur la politique générale du gouvernement, qui précise que cette inflation est également ''le fruit d'une forte spéculation sur les prix des produits agricoles frais''. Les prix des produits agricoles frais avaient enregistré en 2009 une hausse moyenne de plus de 5%, provoquant une inflation débridée de l'ensemble de la filière agricole, viandes blanches, rouges et poissons également. Mais hors hydrocarbures, la croissance du PIB a été de 9,3% en 2009, après avoir atteint 5,6% en 2006, 6,3% en 2007 et 6,1% en 2008. Par ailleurs, sur le volet énergie, le document souligne que l'apport du secteur des hydrocarbures dans la croissance du PIB a connu en 2009 ''une situation difficile'' du fait notamment de la chute des prix du brut sur le marché international, de la réduction des quotas décidées par l'OPEP pour maintenir un bon niveau des prix alors que le marché était inhibé par la crise économique, et ''de la combinaison de ces deux facteurs''. En fait, les quantités exportées par l'Algérie en 2009 ont régressé de 10,2% pour les hydrocarbures liquides et de 8,8% pour les hydrocarbures gazeux, a-t-il indiqué. Pour toutes ces raisons, ainsi que ''la baisse récente des enlèvements de gaz par nos clients européens frappés par la crise, la reprise de la croissance dans le secteur des hydrocarbures, prévue pour 2010, pourrait être différée à l'année prochaine'', prévoit, par ailleurs le document. Pour autant, l'agriculture, un secteur en plein essor actuellement, a énormément contribué à l'amélioration du niveau de la croissance économique hors hydrocarbures en 2009. La croissance du secteur agricole a atteint les 20% en 2009, un record concrétisé par une production céréalière de quelques 6,1 millions de tonnes. ''La production agricole a représentée l'année dernière 9,3% de la valeur ajoutée globale'', selon les chiffres publiés par ce document. Globalement, tous les secteurs économiques ont réalisé de bons scores en 2009. La hausse de la production industrielle en 2009 s'est maintenue avec la poursuite des bons résultats de 2008: hausse de 5% de la valeur ajoutée tirée par l'activité énergétique. Mais, globalement, ''l'industrie ne représente que 5,3 % de la valeur ajoutée totale, et se situe en dernière position parmi les secteurs pour sa contribution à la création de richesses nationales (...) et connaît donc des lacunes structurelles''. Fatalement, le niveau des importations enregistre, selon le document présenté par M. Ouyahia, ''une progression envahissante''. Les importations de biens bondissent ainsi à près de 40 milliards de dollars en 2008, et 39,1 milliards de dollars en 2009 (-0,9%), après avoir été de seulement 10 milliards de dollars en 2001. Même scénario pour les importations des services qui passent de 4,7 milliards de dollars en 2006 à plus de 11 milliards de dollars en 2008. La hausse des importations de biens et services aura été de 47,8% en 2008. Dès lors, le gouvernement a introduit ''les mesures de régulation du commerce extérieur à partir de 2009'', notamment à travers la réduction des importations par le biais de la LFC2009, et l'encouragement de la production industrielle nationale, relève encore le document sur la politique générale présenté devant l'APN par le Premier ministre.