BORDJ BOU ARRERIDJ - Les stagiaires des centres de formation professionnelle vouent, à Bordj Bou Arreridj, une prédilection particulière pour les filières "cuisine collective" et "pâtisserie". Ces deux disciplines en sont arrivées à supplanter, à la lecture des désidératas des demandeurs de formation, celles qui restent les plus sollicitées sur le marché de l'emploi, comme la maintenance industrielle et les métiers du bâtiment, a précisé le directeur du secteur, Mustapha Bousbaa, avec une pointe de regret. "Cette année encore nous avons enregistré, lors des inscriptions, un intérêt très marqué pour les métiers de la cuisine", a ajouté M. Bousbaa, relevant toutefois que ces filières ne sont, pour l'heure, disponibles qu'au niveau du centre de Medjana, pour la pâtisserie-boulangerie" et de Bordj Bou Arreridj pour la cuisine collective. Le centre de formation professionnelle de Medjana accueille actuellement 70 stagiaires pour la spécialité ''pâtisserie et gâteaux traditionnels'', dont 60 sont des femmes, alors que l'établissement du chef-lieu de wilaya forme 38 cuisiniers parmi lesquels 17 femmes. "Nous ne pouvons prendre un nombre plus important d'apprenants malgré la création de deux brigades de formation dans les deux centres, pris sous la forme résidentielle", a noté M. Bousbaa, relevant ces deux filières étant basées sur des formations manuelles, donc ne requérant pas de niveau d'instruction, elles suscitent un fort engouement dans les zones rurales, principalement auprès des femmes au foyer et des jeunes filles. Il se trouve malgré tout que l'absence de niveau d'instruction n'explique pas, à elle seule, ce penchant vers les ''fours et fourneaux''. De nombreux jeunes, en effet, comme Abdelmoumene K (19 ans), rêvent de s'installer à leur compte en ouvrant une pâtisserie, une pizzeria ou un de ces fast-food qui prolifèrent à Bordj Bou Arreridj ou ailleurs. De plus, pour ce jeune homme, il s'agit-là du créneau le plus porteur, en tout cas celui dans lequel ''on ne tarde pas à trouver un job, en attendant de trouver les moyens d'ouvrir sa propre affaire''. D'autres pourtant, mais ils sont, semble-t-il, plus rares, entendent plutôt assouvir une passion. C'est le cas du jeune Yasser B. (20 ans) qui se dit persuadé d'avoir des prédispositions pour devenir ''maître-queux''. Fils et petit-fils d'anciens cuistots de lycée, à Sétif, il a vécu au milieu des exhalaisons diffusées par les cuisinières et ne veut entendre parler d'aucun autre métier et ses livres de chevet sont des recueils de recettes. Ces deux exemples sont quelque part édifiants quant à cette nouvelle propension des jeunes à vouloir choisir les métiers de la cuisine. Des métiers plutôt déconsidérés il n'y a pas si longtemps, voire sujet à ''tempêtes'' dans des familles lorsque le petit dernier ''osait'' songer à porter, un jour, la toque. Le directeur de la formation professionnelle assure que les deux centres devant ouvrir leurs portes prochainement dans cette wilaya seront équipés de matériels adéquats pour la pâtisserie et la cuisine collective. Voilà qui devrait rassurer Abdelmoumene, Yasser et tous les popotiers en herbe.