Le Front national algérien (FNA) a organisé, lundi à Alger, une conférence ayant pour thème "le régime colonial en Algérie", en présence de députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), de moudjahidine, d'intellectuels et de journalistes. Animée par Abdelali Rezzaki et Mohamed Khoudja, enseignants à la faculté des sciences politiques et information de l'Université d'Alger, la conférence a été axée sur le gel du projet de loi criminalisant le colonialisme. Intervenant à l'occasion, le président du FNA, Moussa Touati, a indiqué que cette conférence constituait "une halte pour commémorer certains événements douloureux vécus par le peuple algérien pendant la colonisation et les décisions prises depuis l'indépendance". Le peuple algérien "est aussi humain que le peuple français, lequel a appelé au droit à des excuses et à une indemnisation morale et matérielle de la part de l'Allemagne pour l'invasion nazie de leur pays", a rappelé M. Touati. "Comment un pays colonial peut-il refusé de reconnaître ses crimes s'il n'avait pas de parties qui le confortent dans sa position au sein même de l'Algérie", s'est-il interrogé. Le président du FNA a indiqué dans ce contexte que le régime français ne croit pas en l'humanisme lorsqu'il s'agit des autres peuples et ils "considèrent toujours l'Algérie comme faisant partie de la France". De son coté, Abdelali Rezzagui a mis en avant le rôle de la société civile française dans l'adoption de lois servant ses intérêts, citant à titre d'exemple celle qui a consacré les droits des pieds noirs et la loi du 23 février 2005 glorifiant le colonialisme français. "Si nous voulons faire pression sur la France pour qu'elle reconnaisse ses crimes en Algérie, il faut passer par la société civile", a-t-il ajouté, soulignant que "le rôle de la société civile transcontinentale s'est étendu à toutes les nations". Mohamed Khodja a indiqué que le projet de loi criminalisant le colonialisme "permettra, une fois adopté, d'édifier de nouvelles relations entre l'Algérie et la France" ajoutant qu'"aucune partie n'est habilitée à confisquer un droit qui appartient au peuple algérien". Il a cité, dans le même ordre d'idée, une série de tentatives d'avortement de la loi en question, dont l'utilisation de la carte des immigrés algériens pour faire pression sur Alger ou l'affaire des moines de Tibhirine et bien d'autres manœuvres.