Le chef du FNA a déjà commencé sa précampagne électorale en appelant la population à voter massivement lors de la prochaine présidentielle. La crise qui déchire le Front national algérien (FNA) risque de perdurer. La contestation et les dissensions s'amplifient de jour en jour. Après l'affaire dite «Benhamou» lequel a accusé Moussa Touati d'évasion fiscale et de violation de la loi du parti, et l'affaire «Djillali» qui a destitué M.Touati, de son poste de président du parti, voilà qu'une nouvelle affaire éclate au grand jour. En effet, Moussa Touati, président du parti et candidat à la présidentielle de 2009, est accusé de nouveau par ses propres militants de «travailler pour des parties étrangères et contre l'intérêt national». L'affaire a commencé lorsque Moussa Touati a rencontré, l'été dernier en Libye, des personnalités politiques marocaines avec lesquelles il s'est engagé, selon des sources proches du parti, de militer, en Algérie, pour la réouverture de la frontière entre les deux pays. Une réouverture refusée en bloc par les autorités algériennes. A ce reproche, M.Touati a opposé un niet catégorique en soulignant que ce qui a été dit en Libye n'était qu'une proposition sur l'échange de visites et de concertation politique entre les deux parties. Il s'avère même que le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales lui a refusé l'autorisation d'accueillir, sur le sol algérien, des délégations de partis politiques marocains, ce qui a, d'ailleurs, été confirmé par M.Touati. Un refus qui a soulevé l'ire des militants qui se sont révoltés contre lui, le soupçonnant d'agir pour le compte de parties étrangères. Cette crise et bien d'autres qui traversent la troisième force politique du pays, et dont l'épilogue n'est pas pour demain, ne sont pas pour arranger les affaires du président du parti Moussa Touati. Un président déjà éprouvé par les divisions d'un passé récent et dont les ambitions politiques sont déjà affichées. Lui qui a, d'ores et déjà, commencé sa précampagne électorale en appelant la population à voter massivement lors de la prochaine présidentielle. Il a même distribué un fascicule dans lequel il conseille de voter «afin d'imposer le pouvoir du peuple». Un fascicule que Moussa Touati compte tirer à 100.000 exemplaires et distribuer gratuitement aux citoyens, a-t-il souligné. Lui qui a minimisé cette situation risque de le payer fort et les crises actuelles risquent de le stopper net dans son élan. Et les conséquences fâcheuses commencent à tomber. Le feuilleton des rencontres parallèles commence aujourd'hui avec la tenue de deux conférences. En effet, la direction nationale, à sa tête le président Moussa Touati animera, ce matin au siège de son parti, à Alger, une conférence durant laquelle il expliquera les tenants et aboutissants du congrès extraordinaire des redresseurs organisé jeudi dernier à Aïn Defla. Un congrès qui a, rappelons-le, écarté M.Touati de la tête du parti. Il abordera également d'autres questions relatives à l'avenir immédiat du FNA. Parallèlement à ce rendez-vous, le groupe parlementaire du FNA, présidé par le chef des redresseurs, Mohamed Benhamou, a invité la presse à une conférence à son siège au sein de l'Assemblée populaire nationale (APN). Ce député aura à examiner les nouvelles évolutions de la crise que traverse le parti. Le FNA va-t-il se diviser en deux fronts, voire en trois? Nous y reviendrons.