Les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont revendiqué lundi ''un droit de regard'' sur la gestion des finances publiques, à travers notamment le contrôle de l'exécution du budget et la participation à la politique du développement local. Ces questions ont été soulevées lors du débat en session plénière de l'APN, qui a suivi la présentation par le premier ministre de la déclaration de politique générale. Soulignant l'importance de la loi du règlement budgétaire comme outil de contrôle par le parlement de la gestion des finances publiques, un député s'est interrogé sur ''le retard accusé par le gouvernement pour sa présentation'' à l'APN. "Le gouvernement s'apprête aujourd'hui à présenter devant le parlement l'exécution du budget 2008, et un résumé de l'exécution de 25 années de laisser-aller dans la gestion, quelle est la crédibilité qui va caractériser cette initiative, alors que l'action de la cour des comptes est gelée depuis plusieurs années", s'est-il interrogé. Abondant dans le même sens, un autre député a qualifié le retard accusé dans la présentation de cette loi "d'énigme", dans le sillage "du gel des outils de contrôle parlementaire". De son côté, un député indépendant a interpellé le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, présent à cette séance, sur l'instruction émise par son département pour associer les députés dans le développement local. Il a affirmé que ''cette instruction'' n'a pas fait objet d'application par les walis. "Nous n'avons pas un droit de contrôle, soyons clairs, nous voulons être associés (aux politiques) de développement local", a-t-il lancé au Premier ministre. Par ailleurs, plusieurs députés ont estimé que la déclaration de politique générale, telle que présentée par le gouvernement, a été formulée dans un rapport ''résumé', qui aurait mérité d'être complété par un autre rapport financier du programme du gouvernement. Par ailleurs, les interventions des députés ont porté également ciblé la lutte contre la corruption, l'enrichissement illicite ainsi que le retard dans l'exécution de certains projets du précédent programme quinquennal. "Un tiers du montant consacré au programme quinquennal 2010-2014 (286 milliards de dollars) sera alloué à la réévaluation d'anciens projets", a relevé un autre député pour illustrer les surcoûts induits par ce retard. A l'opposé, d'autres élus ont salué les performances économiques du gouvernement, mettant notamment en exergue le paiement par anticipation de la dette externe, la constitution de l'important matelas de réserves de changes, la diminution du taux de chômage et la hausse du taux de croissance hors hydrocarbures. "Les réalisations de cette décennie sont reconnues par tout le monde", a indiqué un député, citant un dernier rapport du Fond monétaire international qui a classé l'Algérie parmi les premiers pays Arabes et africains qui ont enregistré des avancées dans tous les domaines. Ils ont revendiqué, toutefois, un plan de relance des investissements, notamment dans les secteurs productifs et un suivi accru des programmes de développement.