La culture est un levier "essentiel" à la stabilité et au décollage économique et joue un rôle de "premier plan" dans les stratégies de. développement, a souligné jeudi à Abuja (Nigeria), Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines. "C'est dans leurs propres cultures et identités que les peuples africains ont puisé la force nécessaire pour mener, au nom de la liberté, l'illustre et glorieuse lutte contre le joug colonial", a expliqué dans son intervention M. Messahel qui préside la délégation algérienne à la 3e conférence des ministres de la Culture de l'Union africaine. Il a rappelé également que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait relevé, dans le message qu'il avait adressé à la réunion des ministres africains de la Culture tenue à Alger en octobre 2008, que "l'Afrique est bien consciente aujourd'hui que la culture, les productions de l'esprit, les arts, les savoirs sont déjà les véritables enjeux du genre humain". M. Messahel a, par ailleurs, mis en relief "l'importance de la culture qui, profonde et authentique, est capable de mettre les peuples en mouvement et mobiliser les énergies créatrices pour consolider leurs harmonies et forger un meilleur destin". Les Africains "trouvent actuellement dans leurs cultures et identités les ressorts pour se prendre en charge et £uvrer à relever les multiples défis de la paix et la stabilité et de la lutte contre la pauvreté et le sous-développement, ainsi que ceux de l'insertion harmonieuse dans l'économie mondiale", a-t-il encore ajouté. Revenant sur la tenue du 2e Festival culturel panafricain organisé en 2009 à Alger, M. Messahel a estimé que cette manifestation a été "une illustration éclatante de la vitalité de la renaissance et du renouveau africains (à). Il a ainsi, au-delà de la réaffirmation de l'ancrage de l'Algérie à l'Afrique et son appartenance à sa civilisation, cristallisé la renaissance du continent, de ses valeurs, de sa culture et de ses traditions. Abordant les résultats des deux sessions de la conférence des ministres de la Culture de l'Union africaine (Nairobi 2005 et Alger 2008) et des deux congrès panafricains tenus à Addis Abeba, en 2006 et 2009, sous les thèmes de "La renaissance culturelle africaine" et de "L'inventaire, la protection et la promotion des biens culturels africains", M. Messahel a exprimé sa satisfaction quant aux résultats "très probants" auxquels ces rendez-vous ont abouti. Il a rappelé, dans ce contexte, que les travaux de la conférence tenue à Alger ont été couronnés par l'adoption de la Déclaration d'Alger dans laquelle sont consignées d'importantes décisions en matière d'harmonisation, de coordination des politiques, programmes et activités culturelles. "Les ambitieux programmes que nous nous sommes tracés, dans le contexte de la mondialisation, doivent également s'inscrire dans le cadre d'une coopération internationale renforcée avec les pays et les institutions et organisations internationales, parties prenantes du développement culturel africain", a-t-il noté. M. Messahel a conclu son intervention en soulignant que "la culture constitue dans l'approche multidimensionnelle du développement consacré par l'Union africaine, un pilier essentiel. Elle nous aidera à mieux répondre aux attentes en matière de protection et de promotion des droits de l'homme et des peuples, de justice sociale, d'égalité, de démocratie, de bonne gouvernance, d'Etat de droit et de consolidation de la paix d'une manière générale". L'ordre du jour des travaux de la 3e conférence des ministres de la Culture de l'UA a été consacré à la stratégie de financement durable du secteur de développement culturel en Afrique et les questions politiques relatives au secteur de la culture dans le continent.