Les Guinéens continuaient à voter librement dimanche pour départager deux candidats à la faveur d'un deuxième tour d'une présidentielle de "grand enjeu" pour la Guinée, appelée à entamer sa réelle transition politique et ses mutations socio-économiques au lendemain de cette consultation populaire. Au-delà de la rivalité politique et la passion électorale qui ont marqué le processus politique de sortie de crise engagé depuis janvier 2010, le vainqueur de ces élections devrait se concentrer sur "la mobilisation nationale" en vue de reconstruire ce pays d'Afrique de l'Ouest, estime-t-on à Conakry. D'ailleurs, conscients de cette "lourde responsabilité", les candidats Cellou Dalein Diallo (UFDG) et Alpha Condé (RPG), et en dépit de leur divergences, ont lancé un "appel pressant à tous les Guinéens pour qu'ils accomplissent leur devoir citoyen dans "la paix, le calme, la sérénité" et qu'ils fassent de la période post électorale, "un moment historique de confraternité retrouvée". Cet attente a été également exprimée par le président par intérim, le général Sékouba Konaté, qui a affirmé que ce scrutin constitue une "étape déterminante" à affranchir pour terminer la transition et permettre aussi à la Guinée de renouer avec "l'ordre constitutionnel et tous les espoirs de démocratie". "Le consensus nous a surtout aidés à préserver jusqu'ici le climat de paix et de confiance dont nous avons besoin pour le bon déroulement de la transition", a notamment dit le général Kounaté dans une adresse aux populations et à toutes les parties impliquées dans le processus de sortie de crise. Convaincu de l'importance des enjeux auxquels la Guinée doit faire face pour sa démocratisation et sa reconstruction, le chef de l'Etat ne désespère pas, étant donné que des solutions existent pour "garantir une période post électorale paisible". "Il y a le respect de la liberté, le respect de la dignité humaine, il y a l'interdiction ou l'élimination de toute forme de violence", a-t-il notamment dit, alors que la communauté internationale a invité les deux candidats à user, si nécessaire, des "seules voies légales de recours pour régler tout contentieux électoral". L'espoir des populations guinéennes est également renforcé par l'engagement du président de la Commission électorale nationale indépendante(CENI), le Général malien Siaka Toumany Sangaré, qui a déclaré "je peux assurer sans me tromper que les dispositions sont prises pour l'organisation d'une élection suffisamment fiable et crédible". Ainsi, la crédibilité du dispositif mis en place demeure, a-t-on indiqué, la condition sine qua non pour la réussite des élections dont le vainqueur devrait tendre la main à tous ceux qui veulent contribuer à la reconstruction de la Guinée."C'est un pays qui a besoin de l'engagement de tous pour sa reconstruction profonde dans un élan de mobilisation collective assise sur une unité nationale", avait déclaré, dans ce sens, M. Said Djinnit, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest (UNOWA). Pour ce faire, le futur gouvernement qui sera démocratiquement choisi doit être à l'abri de "toute tentative militaire de résister aux réformes", au moment où la communauté internationale devraient faciliter une table ronde des bailleurs de fonds pour établir le cadre d'"un appui aux réformes qui s'imposent à la Guinée". Dans cet ordre d'idées, l'organisation internationale Crisis Group, qui travaille pour la prévention et la résolution des conflits armés, a affirmé qu'"une réforme serait une étape importante pour aider la Guinée à mettre en place un environnement sûr et propice au développement d'institutions démocratiques.