La campagne pour le second tour de l'élection présidentielle a été officiellement lancée par décret publié par le président de la transition, le général Sékouba Konaté. Les Guinéens sont donc appelés aux urnes le 24 octobre pour départager les deux candidats en lice, Cellou Dalein Diallo qui a recueilli 43% des voix au premier tour le 27 juin, et son challenger Alpha Condé (18% au premier tour), après un demi-siècle de régimes autocratiques. Serait-ce la fin du cauchemar et l'impasse redoutée par les Guinéens avides de changement démocratique et de stabilité ? Du fait des contestations à l'encontre de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), la situation de blocage fait craindre le pire. De nouveau, l'Alliance Cellou Dalein Diallo a récusé, lundi, l'élection du syndicaliste Louncény Camara à la tête de la Commission électorale. Il est accusé de militer pour le candidat Alpha Condé. Dans un communiqué, cette coalition «réaffirme son rejet ferme et catégorique de la désignation de Louncény Camara comme président de la Ceni» et a décidé de le poursuivre en justice, l'accusant d'avoir soustrait «des PV de 109 bureaux de vote de la commune de Ratoma lors du premier tour». Au cours d'une conférence de presse, la semaine dernière, Louncény Camara avait averti qu'il ne démissionnerait jamais. Il avait assuré qu'il n'avait «rien à se reprocher» à Ratoma, la plus grande circonscription de Guinée. Il s'était présenté comme «un syndicaliste pur et dur» sur lequel les partis politiques ne pouvaient «pas compter pour frauder en faveur de quiconque». Le ping-pong électoral reprend. Après le feuilleton du report de la date du second tour, cette affaire laisse à penser qu'il s'agit d'une manœuvre visant à faire capoter le processus électoral dans une démarche qui ressemble à celle de son rival Alpha Condé pour contester la victoire du 1er tour. Les deux candidats sont-ils réellement résolus à aller au second tour ? Alors que la date du 24 octobre approche à grands pas, l'imbroglio politico-judiciare se présente sous la forme de la citation à comparaître adressée au président de la Ceni programmée pour le 21 octobre. Soit 3 jours avant le scrutin. Il restera 3 jours pour savoir si réellement la Guinée est au bout tunnel.