Le représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari, a avisé dimanche le président du Conseil de sécurité des Nations unies, Sir Mark Grant Lyall, d'une ''menace imminente d'une nouvelle escalade militaire marocaine qui pourrait entraîner une tragédie humanitaire''. Dans sa lettre adressée au président du Conseil de sécurité, le représentant sahraoui aux Nations unies a souligné que suite à sa précédente lettre adressée au Conseil de sécurité le 18 octobre dernier dans laquelle il avait souligné les tensions croissantes au Sahara occidental suite à un exode massif de milliers de civils sahraouis dans un camp de tentes dans une zone désertique en dehors d'El-Ayoune, il tiens de nouveau "à attirer l'attention urgente du Conseil de sécurité de la menace imminente d'une nouvelle escalade de la situation, ce qui pourrait entraîner une tragédie humanitaire et des effusions de sang". Depuis le 9 octobre, rappelle-t-il dans sa lettre, "plus de 20.000 civils sahraouis se sont déplacés dans un mouvement d'exode des grandes villes des territoires occupés pour rejoindre des camps improvisés afin de protester pacifiquement contre la discrimination persistante et la détérioration aiguë des conditions socio-économiques de la population sahraouie au Sahara occidental". "Tel que rapporté par de nombreuses organisations internationales des droits de l'homme, les camps sont sous un blocus militaire rigoureux institué par le régime marocain. Les livraisons de nourritures, d'eau et des médicaments sont très restreintes. Le 24 octobre, les forces marocaines ont brutalement assassiné le jeune sahraoui Najem Garhi (14 ans), une tragédie à laquelle le Conseil de sécurité a jusqu'ici fermé les yeux", regrette-t-il. "Le Front Polisario est profondément préoccupé par les récentes informations faisant état de menaces directes proférées par les autorités marocaines à utiliser la force pour disperser et démanteler les camps dans les prochaines 24 heures", avise le représentant sahraoui. "Nous exhortons les membres du Conseil de sécurité à utiliser tous les moyens disponibles pour éviter une telle escalade par le Maroc, qui ne ferait que générer une nouvelle spirale de la violence, sapant ainsi les efforts déployés par l'ONU et par l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, pour trouver une solution pacifique à la question du Sahara occidental", soutient-il. Dans ce sens, il observe que "cette situation malheureuse et désespérée met en cause, une nouvelle fois, la capacité de l'ONU à remplir son obligation de protéger la population sahraouie au Sahara occidental, et met en évidence la nécessité pour le Conseil de sécurité de protéger les droits de l'homme et de mettre en place un mécanisme de surveillance des droits de l'homme au sein de la MINURSO, protection qui a été constamment incluse dans toutes les autres opérations de maintien de la paix depuis 1978".