L'explication de la loi n° 98-04 intégrant la protection des sites archéologiques et historiques dans le schéma national d'aménagement du territoire, a dominé les travaux de la 1ère journée du séminaire sur ''le rôle de l'archéologie dans la mise en valeur de l'identité nationale''. La problématique de la protection et de la valorisation des zones archéologique et historiques, est passée, en vertu de cette loi datée du 15 juin 1998, d'une ''vision monumentale à une dimension territoriale'', a expliqué M. Mourad Betrouni, directeur du Patrimoine au ministère de la culture. Ce passage à la ''dimension spatiale'' constitue une "étape qualitative de premier ordre pour la question de la protection des zones archéologiques et historiques qui, en s'emboîtant dans le schéma directeur de l'aménagement du territoire, se voient dotées d'outils juridiques leur garantissant des plans de protection et de sauvegarde intégrés dans une vision nationale globale", a-t-il expliqué. Avant cette loi, les monuments historiques étaient régis par une ''simple circulaire de 1967'' qui traitait la sauvegarde de chaque monument individuellement et comme un acte isolé de l'environnement historique du pays et de la région où il est implanté, a rappelé M. Betrouni. La loi 98-04, qui comporte un "renouveau méthodologique'', a également donné une "dimension de consolidation de l'identité nationale et conféré à l'acte de classement des biens culturels matériels et immatériels, une valeur de souveraineté nationale", a-t-il souligné. Le directeur du Patrimoine au ministère de la Culture a précisé, dans ce sens, qu'avant cette loi, le classement des sites archéologiques "ignorait la partie Sud du pays et se limitait au Nord pour s'arrêter à Messaad (Djelfa), occultant les zones archéologiques et historiques qui n'avaient pas été touchées par les civilisations romaines et byzantines, et sacrifiant des monuments comme les Ksours ou des musées à ciel ouvert comme les gravures et autres vestiges du Tassili". "Globale et intégrale", la loi n° 98-04, semble néanmoins trouver des "difficultés" pour sa mise en application sur le terrain, a-t-il confié à l'APS, relevant à ce propos que les représentants du ministère de la Culture tentent justement à travers ce séminaire et les rencontres du même genre, de ''créer des espaces de consultation et de dialogue afin de trouver des formules pratiques de mise en oeuvre de ce texte''. Rappelant que la priorité ''par périodisation'' a été supprimée par cette même loi qui accorde désormais la priorité aux sites et aux monuments en péril, M.Betrouni devait annoncer, en marge du séminaire, que le site de Tiddis, près de Constantine ''va bénéficier d'une des plus grandes opérations de fouilles jamais entreprises en Algérie'', au même titre que les sites ''en danger'' de Khemissa et de M'daourouch, dans la wilaya de Souk-Ahras, et de Announa dans la wilaya de Guelma. Le wali de Constantine a de son côté assuré à l'ouverture de ce séminaire que la wilaya compte accorder une ''grande importance'' à la valorisation du site archéologique de Tiddis et éventuellement le doter d'un festival culturel comparable à ceux de Timgad et Djemila.