Le Parti communiste français (PCF) a affirmé que la France et l'Union européenne se doivent de prendre des initiatives "urgentes" pour permettre l'application des résolutions des Nations unies prévoyant l'autodétermination du Sahara occidental. Le PCF a réagi, dans un communiqué rendu public, à l'assaut des forces militaires marocaines contre le camp abritant quelque 25.000 Sahraouis lundi passé près d'El-Ayoun occupée. Tout en exprimant son "émotion" et son "indignation", il a affirmé que cette attaque est d'autant "plus condamnable qu'elle intervient au moment où des discussions sur le statut futur du Sahara occidental, entre le Front Polisario et le Maroc, étaient engagées sous l'égide de l'ONU". "Dans ce contexte grave, qui exige, depuis près de 20 ans, la tenue d'un référendum d'autodétermination, il est consternant de voir cependant que la France et ses partenaires européens n'ont émis aucune protestation alors que deux parlementaires européens, Jean-Paul Lecoq (PCF) et Willy Meyer (Gauche-Unie d'Espagne) ont été empêchés de se rendre au Sahara occidental pour constater les faits et prendre la mesure des évènements", a relevé le PCF. Selon lui, "la France et l'UE doivent agir pour une solution politique respectant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, dans l'intérêt de l'ensemble des peuples de la région". L'assaut donné tôt lundi par les forces d'occupation marocaines contre un campement de Sahraouis près d'El Ayoun a fait 19 morts et plus de 700 blessés parmi les civils, selon un bilan provisoire du ministère sahraoui de l'Information. Interpellé mardi par le député communiste Lecoq, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait qualifié de "très graves" les heurts intervenus suite à l'assaut. "Il y a un problème d'urgence parce qu'à El-Ayoun les chocs ont été violents, les incidents très graves", a-t-il déclaré lors d'une séance de questions à l'Assemblée nationale française.