Des cas pratiques de crime organisé et la manière dont ils ont été solutionnés, seront étudiés durant cette rencontre. «Aucun pays ne peut lutter seul contre le terrorisme ou le crime organisé», c'est ce qu'a déclaré hier Mohamed Amara, directeur général des affaires judiciaires et juridiques au niveau du ministère de la Justice. En collaboration avec l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc), le ministère de la Justice organise pour une durée de trois jours, un séminaire sur la lutte contre le crime organisé, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Ce séminaire s'inscrit dans le cadre de la formation des magistrats qui composent les pôles pénaux spécialisés au nombre de quatre: Alger, Constantine, Oran et Ouargla. Dans cette optique de coopération, l'Algérie a conclu un accord avec l'Onudc de Vienne pour organiser une série de colloques en Algérie et à l'étranger pour les magistrats qui composent les pôles pénaux spécialisés. Ces experts, qui ont été choisis, ont un acquis sur le terrain «puisqu'ils ont organisé plus d'une soixantaine de séminaires avec de nombreux pays du monde», a affirmé M.Amara. Cette fois, ce colloque est plus intéressant puisque «les experts, les magistrats et la Police judiciaire vont étudier des cas pratiques et des cas d'espèces et la manière dont ils étaient solutionnés». Les participants vont bénéficier des investigations menées par les autres et les moyens qui ont été utilisés dans la lutte contre ces fléaux. Pourquoi la coopération? «Le crime organisé est transnational, il est donc impératif pour les pays de s'entraider. Si l'on sait d'où commence tel ou tel crime, on ne pourra jamais savoir dans quel pays il va se terminer, parce que c'est la banque qui est utilisée dans le blanchiment d'argent», a déclaré M.Amara. Justement, à propos de ces moyens utilisés, le représentant du ministère de la Justice a précisé que «ces criminels utilisent les technologies de pointe et il faudrait que nous, en tant qu'organe chargé de la prévention et de lutte contre ces crimes, prenions connaissance de ces techniques qui sont utilisées et aussi les maîtriser et utiliser les mêmes moyens techniques pour prévenir ces crimes organisés». Pour le représentant de l'Onudc, qui a préféré garder l'anonymat, l'Algérie a acquis une expérience en matière de crime organisé, notamment le terrorisme. «Nos experts l'ont déclaré», a-t-il souligné avant d'ajouter: «Nos magistrats et notre police judiciaire vont échanger des expériences en la matière et il vont évoquer des cas d'espèce et comment ils ont été traités». Selon ses propos, notre pays a récemment signé avec cette organisation onusienne un plan de coopération qui s'étale sur une période de trois ans pour la lutte contre toutes les formes de criminalité. Durant cette période, les deux parties vont échanger les expériences et les moyens utilisés en matière d'investigation pour lutter contre le terrorisme, notamment en matière de cybercriminalité «où l'outil informatique a été utilisé en matière de financement du terrorisme». Concernant justement le problème de cybercriminalité, M.Amara, a ajouté que le législateur algérien a introduit les règles de fond au niveau des Cours pénales en cette matière. Il rappelle que l'infraction existe au niveau du Code pénal depuis 2006. «Nous avons élaboré une loi consacrée essentiellement à la procédure de saisie, procédure de protection des données. Celles qui concernent des investigations de l'outil informatique nécessitent une procédure adaptée. La loi a été élaborée par le ministre de la Justice, adoptée par le Conseil des ministres, et actuellement elle est au niveau de l'APN», a-t-il confirmé.