Un rassemblement de soutien au peuple sahraoui dans sa lutte pour l'autodétermination a été organisé samedi après-midi à la place de la fontaine des Innocents à Paris à l'appel d'associations, partis politiques et syndicats français. La manifestation, la deuxième après celle organisée mercredi dernier sur le parvis des droits de l'homme à la place du Trocadéro, s'est tenu pour "dénoncer les exactions commises par le gouvernement marocain au Sahara occidental et interpeller la France pour contribuer positivement à construire la paix dans la région en obligeant son allié marocain à respecter la légalité internationale", ont indiqué les associations et partis politiques solidaires dans un tract distribué aux passants et public venus s'informer sur le but du rassemblement. Sous une pluie battante et nullement troublés par des éléments marocains tentant de perturber le déroulement du rassemblement, les Sahraouis et les représentants des associations solidaires, portant drapeaux et banderoles dénonçant "la complicité de la France" et "refusant toute alternative au droit à l'autodétermination", appelaient à l'arrêt des massacres des populations civiles sahraouies, au respect des droits de l'homme au Sahara occidental et à la libération des détenus politiques sahraouis. 67 Sahraouis ont été interpellés par les forces d'occupation marocaine alors que 6 autres ont été déférés devant un tribunal militaire, dont le militant des droits de l'homme Naâma Asfari. 54 autres ont été présentés devant un juge d'instruction, ont-ils rappelé, dans une lettre lue par une militante sahraouie. Les manifestants ont, par ailleurs, souligné que plusieurs journalistes ont été refoulés par le gouvernement marocain, alors qu'ils voulaient se rendre dans les territoires sahraouis occupés, sans compter tous ceux à qui on a retiré leurs accréditations. "Il faut lutter pour faire reculer la censure et combattre les lois visant la restriction des libertés de la presse, ont-ils lancé dans leur appel. Interrogé par l'APS, sur la solidarité croissante de la communauté internationale vis-à-vis de la question sahraouie, le représentant du Front Polisario en France, Omar Mansour, a affirmé que les organisations internationales, "sorties de leur léthargie devant l'ampleur de la récente répression marocaine, commencent à réagir et interpellent les gouvernements occidentaux pour faire respecter la légalité internationale et dénoncer l'arrogance et les provocations du gouvernement marocain et son refus de se plier aux résolutions de l'Onu". C'est, a-t-il dit, "un acquis pour le peuple sahraoui dans sa farouche volonté d'exercer son droit à l'autodétermination que de voir les gouvernements britannique et espagnol demander une enquête sur les violentes attaques des forces policières marocaines contre le +camp de la liberté+, Amnesty International exiger des explications sur les violations flagrantes des droits de l'homme et plus récemment encore, le Conseil de sécurité de l'Onu qui fixe définitivement à mardi prochain la date de sa réunion sur ces événements tragiques et où un rapport sera présenté par le département des opérations de maintien de la paix de l'ONU sur cette agression".