Le nouveau gouvernement de François Fillon, reconduit à son poste, a été annoncé dimanche soir par le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, une composition dans laquelle ne figure pas le nom du ministre de l'environnement, qui a décidé de "ne pas faire partie" du futur gouvernement. Le nouvel exécutif compte trente portefeuilles, entre ministres pleins et secrétaires d'Etat, soit sept de moins que le précédent, avec un retour surprise d'Alain Juppé comme ministre de la Défense et la maintien de Brice Hortefeux comme ministre de l'Intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales locales et de l'immigration. Le ministère de l'immigration a été supprimé et sa gestion, anciennement dévolue à Eric Besson, a été confiée à Brice Hortefeux. L'autre nouveauté consiste en le départ de Bernard Kouchner remplacé par Michèle Alliot-Marie comme ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères. Une dizaine de ministres ont été confirmés dans leurs postes respectifs, à l'image de Fréderic Mitterrand, maintenu ministre de la culture et de la communication, Christine La Garde, qui reste à l'économie et François Barouin, maintenu ministre du budget. Réagissant à ce remaniement, la première secrétaire nationale du Parti socialiste, Martine Aubry, a estimé que le "changement tant attendu par les Français n'a pas eu lieu". "La confirmation de François Fillon comme Premier ministre est une fin de non recevoir" adressée aux Français, a-t-elle dit, ajoutant que "ce n'est pas un remaniement, c'est un arrangement". Qualifié de "révolutionnaire" sous la cinquième république car intervenant après une démission du chef de l'exécutif, ce remaniement a été également critiqué par Benoît Hamon, porte-parole du PS, pour qui il s'agit d'une "reconduction d'un premier ministre en échec sur toutes les questions importantes, l'emploi ou le chômage, le logement ou l'économie, les inégalités par un président de la République lui-même en échec". La droite au pouvoir s'est quant à elle réjouie de cette reconduction, la qualifiant de "révolutionnaire" car intervenant, contre toute attente, suite à une démission du chef de l'exécutif, acceptée par le chef de l'Etat. Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, constate qu'"après 3 ans d'exercice du pouvoir comme un Premier ministre, présent sur tous les fronts et surexposé, Nicolas Sarkozy est aujourd'hui décrédibilisé. Il est donc contraint de maintenir dans ses fonctions François Fillon, qui gagne ainsi son bras de fer et devient le véritable président de la République". Réagissant dans un communiqué, il a estimé que "dans l'optique de 2012, Nicolas Sarkozy préfère garder son rival près de lui plutôt que d'en faire un martyr aux yeux de l'opinion".