Les autorités malgaches ont entamé jeudi des négociations avec un groupe d'officiers qui a proclamé mercredi avoir suspendu les institutions existantes de Madagascar le jour du référendum sur la nouvelle Constitution, ont rapporté des médias citant une source militaire malgache. Selon les médias, un général mutin, Noël Rakotonandrasana, a annoncé qu'il avait "suspendu toutes les institutions existantes" dans la grande île de l'Océan Indien. "C'est un Comité militaire qui va gérer les affaires du pays", avait affirmé cet ancien ministre des Forces armées, accompagné d'une vingtaine d'officiers. L'officier s'exprimait depuis un camp militaire proche de l'aéroport d'Antananarivo, à une quinzaine de kilomètres du centre-ville. Cette déclaration est restée sans effet perceptible dans la capitale, où aucun déploiement militaire ou incident n'a été constaté. "La position (des mutins dans leur caserne) est maintenue. Si les négociations échouent, le régime entrera certainement dans une phase plus dure, a indiqué jeudi matin une source au sein des forces militaires malgaches. L'appel à la mutinerie a été lancé, alors que quelque 8 millions d'électeurs malgaches étaient appelés mercredi à se prononcer par référendum sur un projet de Constitution, le premier scrutin depuis la prise de pouvoir d'Andry Rajoelina en mars 2009. "Il y a des velléités de troubles de la part de certains qui veulent mettre des bâtons dans les roues de la transition" vers une sortie de crise politique à Madagascar, mais "l'Etat prendra ses responsabilités" face aux mutins, avait mis en garde M. Rajoelina mercredi soir. Madagascar connait une grave crise politique et économique depuis fin 2008 puis après l'éviction du président élu Marc Ravalomanana en mars 2009 par Rajoelina, soutenu par la rue et l'essentiel de l'armée.