Deux personnes, dont une étudiante, sont mortes au deuxième jour d'une opération des forces de l'ordre, lancée jeudi à Antananarivo, pour y maintenir l'ordre, ont rapporté hier les médias. L'opération, qui se poursuivait hier en mi-journée, fait suite à une décision prise par le président malgache Marc Ravalomanana, lors d'un conseil de ministres mercredi dernier, pour rétablir l'ordre à Antananarivo. La capitale malgache est le théâtre depuis la mi-décembre de manifestations des partisans du chef de file de l'opposition et le maire déchu de la capitale, Andry Rajoelina, opposé à la politique du gouvernement. Jeudi, des échauffourées ont éclaté dans la capitale entre des manifestants et les forces de l'ordre, ces dernières ayant eu recours au «gaz lacrymogène» pour disperser les attroupements. Du côté de l'opposition, après deux jours de tentatives de rassemblement infructueuses, Rajoelina a exhorté ses partisans à «ne pas baisser les bras», les appelant à se rassembler sur la place samedi, a rapporté la radio locale Antsiva. Selon les médias, une étudiante a reçu une balle à la poitrine dans sa chambre, alors que les forces tentaient de repousser les manifestants réunis dans le quartier universitaire, à Ambohipo, pour endiguer l'arrestation d'un animateur du mouvement de l'opposition. Victime d'une balle perdue, elle a rendu l'âme en cours de route vers l'hôpital, a précisé le journal Midi. La deuxième victime était un vendeur à Isotry, qui a reçu une balle à la tempe, a révélé le journal L'Express, qui fait état également de blessés. Plusieurs personnes ont été tuées ou blessées à Madagascar depuis le 26 janvier dans les violences qui ont émaillé la crise politique dans le pays. La crise oppose le président Ravalomanana et le maire déchu d'Antananarivo, qui s'est autoproclamé en charge des affaires du pays et président de la Haute autorité de la transition.