Un drone à usage environnemental sera bientôt construit à Oran, a-t-on appris auprès des organisateurs du premier congrès national de l'aéronautique ouvert lundi à l'Université des sciences et de la technologie Mohamed Boudiaf d'Oran (USTO). L'étude relative à cet appareil de navigation aérienne sans pilote humain a été élaborée par une équipe de chercheurs du Laboratoire d'aéronautique et des systèmes propulsifs de l'USTO. Le futur drone "made in algeria" pourra voler à une altitude de 7.000 mètres avec une autonomie de 36 heures, a indiqué Imine Bachir, directeur du Laboratoire de recherche et président du comité scientifique du congrès. "Il s'agit d'un petit avion de 3 m d'envergure et 2,6 m de long, de type HALE (haute altitude, longue endurance) destiné à des applications civiles, notamment pour les missions de surveillance environnementale", a précisé ce responsable.Les multiples applications des drones ont été explicitées au congrès par Benallègue Abdelaziz, professeur et chercheur algérien membre du Laboratoire d'ingénierie des systèmes de Versailles (France). Dans sa communication intitulée "Les drones, un défi scientifique", il a rappelé la classification de ces types d'appareils en plusieurs familles, à savoir celles du type HALE, MALE (moyenne altitude), Tactiques (longue endurance), Mini-drones (faible endurance) et Micro-drones (très faible endurance). S'agissant des applications civiles, le spécialiste a fait savoir qu'elles portent essentiellement sur la surveillance environnementale comme pour le contrôle de la pêche, les prévisions météorologiques, les mesures scientifiques et la cartographie. Les missions s'étendent également à la régulation du trafic routier grâce aux images transmises par la caméra (embarquée sous le drone) aux services compétents, a-t-il précisé, faisant état d'autres applications telles la lutte anti-terroriste, la surveillance des frontières, ou celles d'ordre ludique (jeux à télécommande). "Le défi scientifique de l'heure est de concevoir à moindre coût des engins volants sans pilote, capables de mener des missions de longue durée dans un large domaine de vol, et ce, quelles que soient les conditions météorologiques", a expliqué M. Benallègue en citant l'exemple du drone solaire "Helios" de type HALE. Un ingénieur algérien auprès de l'avionneur canadien Bombardier, Abdelkader Kherrat, est aussi présent à cette manifestation où il a animé une conférence sur "la certification des structures aéronautiques, de la conception préliminaire au service après-vente". Une dizaine d'universités du pays participent à ce congrès national de l'aéronautique aux côtés de l'Ecole militaire polytechnique (EMP, Alger), de l'Ecole supérieure de l'Air (ESA) de Tafraoui (Oran) et de l'Entreprise de construction aéronautique (ECA, Tafraoui). Cette manifestation scientifique se poursuivra mardi par d'autres communications suivies d'une discussion visant la création d'une association nationale des cadres et chercheurs dans le domaine aéronautique. (APS)