La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a estimé, lundi à Alger, que l'investissement de l'Etat dans le secteur de la culture était un choix "judicieux". Mme Toumi qui répondait aux questions des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur le projet de loi relative à la production cinématographique, a indiqué que l'investissement dans le secteur de la culture était un choix "judicieux" car ce domaine, a-t-elle dit, "a été longuement délaissé au profit de privés inexpérimentés. Soulignant le rôle stratégique de la culture dans le développement global, la ministre a rappelé que le plan quinquennal 2010-2014 prévoyait plusieurs points positifs en faveur de ce secteur à travers toutes les wilayas du pays. Concernant les nouvelles mesures pour l'octroi d'autorisation de gestion de salles de cinéma, Mme Toumi a estimé qu'il s'agissait "d'une organisation et non d'une répression". Ces autorisations, a-t-elle poursuivi, sont conformes à celles appliquées dans les pays arabes, européens ou américains, ajoutant que ce volet "avait fait l'objet d'un large débat entre spécialistes et professionnels en la matière". Elle a cité à titre d'exemple les autorisations que prévoit la loi française sur le cinéma et dont le nombre des dispositions dépasse celui du projet de loi en question. Soumettre les films au contrôle avant leur diffusion est conforme à toutes les lois en vigueur et les Etats-Unis ont été les premiers à mettre en œuvre cette mesure, a-t-elle encore rappelé. Concernant le renvoi aux textes réglementaires considéré par certains députés, selon la ministre, comme une restriction en matière législative, Mme Toumi a précisé qu'il s'agissait d'une mesure Constitutionnelle dans le cadre de la séparation des pouvoirs. Elle a ajouté que le monde du 7ème art connaît aujourd'hui une évolution technologique rapide d'où la nécessité d'imposer des restrictions. En réponse à une question d'un député relative à la formation cinématographique, Mme Toumi a précisé que cette question a été prise en charge par son département à travers l'Institut des Arts Dramatiques de Bordj El Kiffan et par le ministère de la formation et de l'enseignement professionnels à travers le centre de formation en audiovisuel d'Ouled Fayet alors que le secteur de l'enseignement supérieur contribue en introduisant des matières sur le cinéma au niveau de certains instituts et spécialités. Concernant le financement des films, la ministre a indiqué que seul le secteur public finançait la production cinématographique en Algérie, ajoutant que son secteur a consacré une enveloppe financière de 20 millions DA au film "Benboulaid". Le film "Hors la loi" de Rachid Bouchareb est une coproduction entre l'Algérie et d'autres pays, a-t-elle ajouté précisant que 56% des fonds ont été pris en charge par la société privée "Bouchareb" alors que 24% on été assurés par l'Algérie, 10% par la Tunisie et 10% par la Belgique. Dans ce contexte, la ministre a cité une longue liste de films algériens ayant remporté des prix dans des festivals étrangers dont "Hanifa", "Kamel Hammadi", "Hors-la-loi", "Mascarade", "Benboulaid" et tant d'autres.