L'ABSENCE d'une entreprise publique chargée de la production de films cinématographiques, reste un obstacle, pour le développement du cinéma algérien. Ce problème, sera réglé prochainement selon la ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui a annoncé, avant-hier à Alger, un projet de création d'une entreprise publique de produc- tion cinématographique à même de "garantir les droits, les intérêts et la propriété de l'Etat lors de l'allocation de fonds à la production des films cinématographiques, notamment à caractère national et historique". Il est vraiment temps d'améliorer ce secteur. Par ail- leurs, en réponse à une question orale d'un membre de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur la date du début du tournage du film historique consacré à l'Emir Abdelkader, la ministre a affirmé qu' "il faut prendre le temps nécessaire pour préparer tous les éléments à même de garantir le succès de ce film". La réalisation de ce film, a- t-elle ajouté, exige "une entreprise publique chargée de sa produc- tion" à même de garantir à l'Etat ses droits, ses intérêts et sa pro- priété". Ainsi, Mme Toumi a souligné la nécessaire création d'une entreprise nationale spécialisée dans la production des grands films à caractère national en tant que producteur principal du film. Dans ce contexte, elle a précisé que son ministère s'attellera à la création de cette entreprise dans le cadre du projet de loi sur le cinéma qui sera soumis à l'APN en 2010. Concernant le film qui abordera la vie de l'Emir Abdelkader avec toutes ses dimensions spirituelle, intellectuelle, culturelle, militaire et politique, la ministre a reconnu qu' "il n'est pas possible de réaliser un film de cette ampleur et à la hauteur de cet homme-symbole sans prendre le temps qu'il faut pour garantir son succès". Rappelant l'achèvement de la phase de prise de contact avec les historiens, notamment avec le président du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaieh, qui a concocté un scénario complet pour ce film. D'autre part, la phase d'adaptation du texte "pour arriver à un scénario répondant aux normes internationales" a d'ores et déjà débuté, a-t-elle ajouté. Aussi, "le président de la République accorde personnellement une importance majeure à cette produc- tion cinématographique qui doit être un véritable chef d'œuvre ", selon la ministre. En outre, Mme Toumi a estimé que le secteur cinématographique connaissait une relance, précisant que 66 pro- jets cinématographiques ont été réalisés au cours des cinq derniè- res années dont des longs et courts métrages et des documentaires. Par ailleurs, et à une question sur le contenu de la conférence du poète syrien Adonis, récemment animée à la Bibliothèque natio- nale (BN) et qui, selon le député, "porte atteinte aux constantes de l'Etat et à l'Islam", la ministre a répondu qu'il n'y avait aucune atteinte aux constantes de l'Etat, car la communication portait sur des idées sujettes à débat. Aussi, "les idées du poète Adonis ou de quelque autre hôte de l'Algérie n'engagent que leurs auteurs", a-t- elle dit, soulignant que "l'Etat et ses institutions ne censurent pas les idées ni les thèses critiques ou intellectuelles, mais tout un cha- cun a le droit de les débattre dans un cadre ouvert, selon le prin- cipe d'enrichissement du débat intellectuel et loin de toute instru- mentalisation partisane ou politique". Finalement, la ministre de la Culture, Mme Toumi, a indiqué que "sa " mission en tant que res- ponsable du secteur de la culture ne me permet pas de réduire les opportunités de dialogue mais m'incite plutôt à ouvrir les espaces suffisants pour jeter les passerelles de rapprochement intellectuel entre les élites de toutes obédiences qui fusionnent dans la diver- gence et donnent lieu à une dynamique positive". Zineb B.