Plus de 200 femmes ont été victimes de viol, d'harcèlement sexuel et d'inceste, durant les 10 premiers mois de l'année 2010, à travers le territoire national, a-t-on appris mardi auprès des services de la police judiciaire. "221 plaintes ont été déposées du 1 janvier au 31 octobre 2010 par des femmes victimes de différentes formes de violence sexuelle", a indiqué à l'APS la commissaire principale, Kheïra Messaoudène, chargée de bureau national de la protection de l'enfance, de la délinquance juvénile et des femmes victimes de violences, à la direction de la police judiciaire. Parmi ces victimes, 88 femmes ont été victimes d'harcèlement sexuel en milieu professionnel, particulièrement des harcèlements verbaux, et 7 femmes ont été victimes d'inceste, a-t-elle précisé à la veille de la célébration de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Il s'agit de femmes âgées de 18 ans à 60 ans, dont des femmes mariées, célibataires, mères de familles, divorcées, employées, universitaires, ou sans profession, a-t-elle expliqué. S'agissant des femmes victimes d'inceste, Mme Messaoudène a indiqué que les auteurs de ces actes étaient généralement le frère, l'oncle maternel, le fils, le petit-fils, le fils du beau-frère et le fils du mari. La commissaire principale a relevé que toutes les wilayas connaissent ce phénomène de violence à l'encontre des femmes. Elle a néanmoins expliqué que le nombre de femmes victimes de violences sexuelles "est en réalité plus élevé que le chiffre avancé", puisque beaucoup de femmes déposent des plaintes mais les retirent par la suite. "Il existe des femmes qui souffrent en silence et le signalement contre la violence sexuelle reste encore un tabou", a-t-elle souligné.Mme Messaoudène a relevé que ces femmes "préfèrent subir la douleur en silence" que de dénoncer leurs agresseurs, de peur d'être rejetées par leurs familles ou par la société en dépit de leur statut de victime. "Nombreuses sont les femmes qui se rapprochent de la police pour déposer une plainte et ne reviennent pas, par la suite, pour déposer le certificat médical exigé dans ce genre de cas", a-t-elle expliqué.