La femme continue de subir les affres d'une société en perte de vitesse par rapport à ses valeurs et repères authentiques. Plus que jamais, elle s'écarte aujourd'hui de son idéal tant caressé, celui d'imposer sa place sociale où elle compte s'installer en qualité de «second pilier». Pour la seule année en cours, plus de 182 femmes ont été battues à mort par des membres de leur famille. Des études effectuées à ce sujet démontrent que le vécu de la femme algérienne constitue à bien des égards ce tableau assombri que l'on tente de noircir davantage. Les chiffres de la Gendarmerie nationale sont de leur côté révélateurs d'une réalité encore pire de la situation de la femme actuellement. Elle est au centre d'une cynique entreprise d'avilissement par laquelle elle subit différentes formes d'agressions attentatoires à son intégrité morale et physique. Preuve en est le nombre global des victimes qui se sont plaintes auprès des brigades de gendarmerie à travers le pays : la femme représente un pourcentage dépassant les 30%, indiquent des statistiques établies sur la période de janvier à août 2010. Elles sont en effet près de 3000 femmes à être dénombrées parmi les victimes des coups et blessures volontaires depuis le début de l'année à ce jour. Dans leur majorité, ces femmes ont été violemment battues dans des scènes monstrueuses qu'elles ont endurées au sein de leur propre entourage familial. Ce triste constat connu de tous ne date pas d'ailleurs d'aujourd'hui. En 2007 déjà, l'institut national de la santé publique a fait état du nombre de 9033 femmes victime d'actes de violence de la part notamment de leur conjoint, frères et même leurs propres fils. Le nombre de mères qui ont été recensées pour avoir été battues par leur propre progéniture représente le quart du chiffre annoncé par le même organisme. Quelque 1800 femmes ont été sévèrement maltraitées par leurs maris et leurs frères, a-t-on précisé. S'agissant des agressions sexuelles dont a été victime la femme, les services de la Gendarmerie nationale ont eu à traiter durant les sept premiers mois de l'année 2010 près de 400 affaires, entre autres 160 attentats à la pudeur, 128 viols et huit cas d'inceste. 90 cas de la totalité des 160 kidnappings enregistrés au niveau de la gendarmerie depuis le début de l'année se rapporte à la gent féminine, ce qui équivaut à un taux de près de 78%. Et ce n'est pas tout ! Près d'une centaine de femmes ont été violentées dans la rue par des malfaiteurs, et constitue «la proie privilégiée» des voleurs qui ont fait quelque 422 victimes de janvier au mois en cours. 182 femmes tuées en sept mois Les données se rapportant à la situation de la femme en Algérie se révèlent encore plus cruelles lorsqu'on apprend que pas moins de 182 femmes ont fait l'objet d'homicide volontaire et involontaire depuis ces sept premiers mois de l'année en cours. Parmi les meurtres prémédités, certains se révèlent de véritables crimes crapuleux exécutés de sang-froid. Dans ce cadre, l'histoire tragique d'une jeune fille assassinée en mai dernier à Skikda émerge dans la mémoire : il s'agit de la dénommée A.F. dont on a brûlé le corps à l'aide de gasoil après avoir fait l'objet d'un viol collectif commis par trois individus dans les lieux boisés de Felfela qui sont ces monticules surplombant le littoral de Skikda. Les détails de cette affaire scabreuse ont choqué plus d'un parmi la population locale de cette wilaya à telle enseigne que pendant plusieurs semaines, on n'osait pas s'aventurer dans la forêt de Felfela où a été perpétré ce crime.