Les pays les moins avancés (PMA) auront du mal à sortir de la pauvreté et leurs perspectives à moyen terme restent "préoccupantes", selon la Conférence de l'ONU sur le commerce et le développement (Cnuced), qui a plaidé jeudi pour des politiques d'investissements porteuses de développement. "Les 49 pays les plus pauvres du monde doivent développer leurs capacités productives grâce à une expansion de l'investissement et à l'innovation. Sinon, ils auront du mal à échapper à la pauvreté et à mettre un terme à leur vulnérabilité", a indiqué la CNUCED dans son rapport 2010 sur les PMA, lancé à Dakar. Sur la base de nouveaux chiffres concernant la pauvreté, la Cnuced a constaté que le nombre d'individus vivant dans l'extrême pauvreté a augmenté de trois millions par an au cours des années d'expansion 2002-2007, pour atteindre ''un total estimé à 421 millions d'individus en 2007, soit deux fois plus qu'en 1980''. ''Dans les conditions actuelles de forte dépendance à l'égard des exportations de produits primaires et d'articles manufacturés à faible valeur ajoutée, même les périodes d'expansion n'ont guère contribué à l'amélioration des niveaux de vie (dans les pays moins avancés)'', note le rapport. Rappelant que les PMA en tant que groupe ont enregistré en moyenne un taux de croissance de 7% par an, le rapport intitulé ''Vers une nouvelle architecture internationale de développement'' a souligné que ''la dépendance de ces pays à l'égard des produits de base s'est aussi globalement accrue''. Evoquant, par ailleurs, la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), la Cnuced a prévu que ''seul un très petit nombre de pays sont en mesure de réaliser les OMD d'une manière générale et très peu sont en voie d'atteindre l'objectif d'une diminution de l'extrême pauvreté''. Pour ce qui est des ''défis et perspectives pour la prochaine décennie'' (2011-2020), le rapport a noté que les PMA seront appelés à œuvrer pour une croissance "durable et sensiblement plus forte" qui leur permettra de "rattraper au moins les pays à revenu intermédiaire et de réduire sensiblement la pauvreté".