Au total 29.503 actes d'agression contre les femmes ont été enregistrés entre octobre 2008 et septembre 2009 et 80% de ces violences relèvent du domaine conjugal, selon des statistiques du ministère du Développement social publiées à l'occasion la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes (25 novembre). Le ministère marocain précise que la cause première de ces actes déclarés serait liée à des raisons économiques et matérielles mais des facteurs sociaux y contribuent fortement notamment l'accoutumance à la drogue, à l'alcool ou aux jeux du hasard et à cela, certains ajoutent des facteurs juridiques. De son coté, l'Observatoire marocain des violences faites aux femmes "Oyoune Nissaiya" a, dans un rapport présenté à cette occasion, indiqué que la violence faite aux femmes progresse de manière alarmante au Maroc. L'Observatoire qui a traité 3547 dossiers et recensé 34.242 cas de violences de tout type physique, juridique, sexuel, économique et psychique durant l'année 2008, a mis en exergue les failles du système officiel de lutte contre ce mal endémique qui ne cesse de ronger la société marocaine. Ainsi sur l'ensemble des cas qu'il a traité, il a relevé que 18 d'entre eux ont conduit au suicide, 2867 cas ont concerné des coups et blessures volontaires et 263 cas étaient afférents à la torture. La coordinatrice nationale de cet observatoire, Najate Razi, considère que cette progression des chiffres est due plus à l'augmentation du nombre de cas traités plutôt qu'à la recrudescence de cette violence. Dans son rapport, l'Observatoire s'est penché sur trois thèmes principaux, à savoir la vision du gouvernement concernant la lutte contre la violence fondée sur le genre et la promotion des droits des femmes, la réalité et les limites de ces moyens d'action et les moyens humains et matériels engagés. Concernant le premier volet, "Oyoune Nissaiya" a pointé du doigt le manque de référence au principe de l'égalité dans les stratégies initiées au Maroc. A propos du second volet, l'observatoire expose la réalité et les limites des moyens engagés par le gouvernement pour juguler ce phénomène. Il regrette à ce propos le manque d'engagement de l'Etat qui n'appréhende pas ce fléau en tant qu'affaire publique devant engager toutes les institutions étatiques et nécessitant des moyens financiers, humains et matériels en rapport avec les objectifs déclarés. Enfin, le dernier volet du document en question évoque les moyens humains et financiers engagés pour initier les réformes nécessaires.