L'Afrique devient la région la plus exposée à l'impact des changements climatiques à travers le monde, entraînant l'endommagement du secteur agricole et la propagation de maladies, a indiqué mardi la Banque mondiale. La température au continent africain a augmenté d'environ un demi-degré Celsius au cours du siècle dernier et devra croître en moyenne de 1,5 à 4 degrés Celcius d'ici à 2099, selon les estimations les plus récentes de l'International Panel on Climate Change (IPCC) citées par la BM. En Afrique subsaharienne, les conditions météorologiques extrêmes vont aggraver la situation des zones sèches comme des zones humides, portant préjudice aux rendements agricoles et augmentant les maladies: En 2030, près de 90 millions de personnes en Afrique seront exposées au paludisme, maladie déjà la plus meurtrière en Afrique subsaharienne. Selon un spécialiste de l'environnement et des ressources naturelles pour l'Afrique auprès de la BM, Idah Pswarayi-Riddihough, les effets environnementaux du changement climatique auront un impact direct sur le développement économique de nombreux pays africains. Dans la seule année 2000, les inondations au Mozambique ont coûté au pays une somme estimée à 550 millions de dollars et ont entraîné une baisse du PIB de l'ordre de 1,5%. Dans l'agriculture, entre 9 et 20 pc des terres arables de l'Afrique subsaharienne vont devenir beaucoup moins propices à l'agriculture d'ici 2080. Afin de soutenir les pays africains à faire face aux défis du changement climatique, la Banque mondiale a indiqué avoir établi un plan d'action visant à l'adaptation au changement climatique, à saisir les opportunités d'atténuation des effets sur le continent, à renforcer les connaissances et les capacités techniques et à assurer plus de financements. Cette stratégie préconise d'intégrer le soutien aux actions climatiques dans les programmes de développement des pays en faisant de la gestion des risques climatiques et d'adaptation une composante essentielle du développement avec un accent particulier sur les ressources durables en eau durables, les terres et la gestion des forêts, le développement intégré des zones côtières et l'augmentation de la productivité agricole. Il s'agit aussi, précise la BM, de mettre l'accent sur le développement des connaissances et des capacités par l'amélioration respectivement des prévisions météorologiques, de la surveillance des ressources en eau, de l'utilisation des terres, et de l'amélioration de la préparation aux catastrophes et l'investissement dans le développement de technologies appropriées. La Banque mondiale indique avoir déjà commencé à mettre en œuvre sa stratégie pour les changements climatiques en Afrique, soulignant qu'il était devenu une priorité à intégrer le changement climatique dans son dialogue politique pour la planification du développement, ajoutant qu'elle dispose de 7 milliards de dollars d'investissements qu'elle a déjà commencé à mobiliser dans plusieurs pays africains. Cependant, malgré certains succès, des fonds supplémentaires de donateurs internationaux seront une condition essentielle pour combattre les effets du changement climatique en Afrique, selon Pswarayi-Riddihough.