Les violences liées à la présidentielle ivoirienne ont fait au moins huit morts dans la capitale Abidjan, à la suite d'une attaque menée dans la nuit de mercredi à jeudi dans un bureau local du parti du candidat Alassane Ouattara, ont indiqué des sources concordantes. Selon des témoins cités par des médias, des hommes en armes ont investi, pendant le couvre-feu nocturne instauré pour le second tour de dimanche dernier, le bureau du Rassemblement des républicains (RDR) dans le quartier populaire de Yopougon, fief du président-candidat Laurent Gbagbo. "Les gens à l'intérieur ont hurlé et les hommes armés ont commencé à tirer", tuant au moins huit personnes, a indiqué à la presse un des témoins sans préciser l'identité des assaillants. Ce bilan a été confirmé par une source policière et un responsable local du RDR. Ce dernier a expliqué qu'une cinquantaine de partisans de M. Ouattara étaient alors à l'intérieur, attendant l'annonce des résultats du scrutin. En outre, une quinzaine de personnes ont été blessées, selon une source hospitalière. La Commission électorale indépendante (CEI) ivoirienne n'a pas encore annoncé les résultats provisoires de la présidentielle, fixés par la loi à mercredi 00H00 GMT. Le président de la CEI Youssouf Bakayoko a demandé mercredi soir aux Ivoiriens "d'être patients et compréhensifs", et de laisser à son institution "le temps de travailler en toute sérénité". La présidentielle ivoirienne est censée mettre un terme à une crise politico-militaire, née du coup d'Etat manqué de 2002 à l'encontre du président Gbagbo, et qui a divisé le pays entre un sud loyaliste et un nord tenu par l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN).