Un groupe d'observateurs italiens composé de juristes et de membres d'ONG amies du peuple sahraoui et qui doit se rendre le 17 décembre au Maroc pour assister au procès de sept militants sahraouis des droits de l'homme, considère que ces derniers seront jugés "pour avoir revendiqué le droit du peuple sahraoui" à l'autodétermination. Accusés officiellement d'"atteinte à la sécurité de l'Etat du Maroc", les sept militants se voient reprocher, en réalité, le fait d'avoir "publiquement revendiqué le droit de leur peuple à décider de son avenir", a indiqué vendredi dans une déclaration, le président de l'ONG Osservatorio Internazionale Onlus, Nicola Quatrano. "Le 17 décembre, ce ne sera donc pas un procès pour juger des actes de violence, mais pour juger les droits, en particulier celui de l'autodétermination des peuples, reconnu au peuple sahraoui dans de nombreuses résolutions des Nations unies", précise-t-il. Il s'agit des militants sahraouis Brahim Dahane, Ahmed Nassiri, Ali Salem Tamek, Yahdih Ettarrouzi Rachid Sghavar Lebaihi, Degia Lachgare et Saleh. Les trois premiers cités sont détenus depuis plus d'un an, rappelle le président de l'ONG, qui ajoute qu'après les deux premières audiences, tenues le 15 octobre et le 5 novembre, le procès a été renvoyé en raison des perturbations causées par les avocats marocains". Ces avocats "ont organisé des manifestations contre les défenseurs des prévenus", témoigne Quatrano, ajoutant que les observateurs étrangers ont assisté à "des attaques réelles contre les membres des familles et les proches des accusés par des groupes de civils marocains sous l'£il bienveillant de la police". Quadrano a affirmé en outre que "durant les jours suivants, et même après les graves incidents d'El-Ayoune, ces agressions physiques contre le peuple sahraoui se sont intensifiées, pour prendre de plus en plus le caractère d'un règlement de comptes inter-ethnique". Dans ce contexte, il craint que le "sentiment de peur" qui règne ces jours-ci parmi les populations sahraouies, ne finisse par peser sur le procès qui "serait aussi un procès contre les droits des défenseurs des militants sahraouis et sans public". Le groupe d'observateurs italiens qui assistera au procès de Casablanca est constitué d'une dizaine de magistrats et d'avocats et de plusieurs représentants d'ONG, selon la déclaration.