Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a affirmé mercredi à Alger que les Français devraient reconnaître leurs crimes coloniaux durant l'occupation française de l'Algérie. Dans une déclaration à la presse en marge de sa rencontre avec le dirigeant du parti socialiste français et député, François Hollande, M. Belkhadem a indiqué que les Français devraient "reconnaître les crimes coloniaux comme un acte condamnable nonobstant les retombées aux plans juridique et politique". "L'Algérie est souveraine dans sa décision", a-t-il ajouté, précisant que "tout le monde doit savoir que la nostalgie du paradis perdu doit disparaître des consciences de ceux qui essaient encore de redorer la face du colonialisme". Concernant les relations de coopération entre les deux pays, le secrétaire général du parti a souligné que "beaucoup de choses ne sont pas encore réalisées", comme le prouve le volume des investissements qui n'a pas "atteint le niveau requis" et la question de la circulation des personnes qui "n'a pas atteint les objectifs escomptés". Le partenariat bilatéral, a-t-il poursuivi, "requiert une liberté de circulation dans les deux sens. Il faut oeuvrer dans cette direction et la levée de l'amalagame entre Islam et terrorisme ainsi que de l'islamophobie et de la haine des arabes". S'agissant de l'Union pour la Méditerranée (UPM), M. Belkhadem l'a considéré comme un projet "trébuchant", soulignant que le processus de Barcelone aurait du être revu par l'activation des fonds de structuration de l'Union européenne (UE), les investissements dans la rive sud de la Méditerranée, la facilitation de la circulation des personnes et l'aide au règlement du conflit arabo-sioniste". L'UPM ne "peut être une alternative au processus de Barcelone", a indiqué M. Belkhadem qui a estimé que "certains pays européens refusent l'entrée de la Turquie dans l'UE et veulent soulager leur conscience en ouvrant à ce pays l'accès à l'UPM tout en permettant à l'entité sioniste de revenir au devant de la scène par le biais de cette Union".