L'Algérie a revendiqué auprès de la CICTA son quota annuel de pêche de thon rouge pour l'année 2011, a annoncé jeudi le ministre de la pêche et des ressources halieutiques, Abdallah Khanafou. Selon le ministre, un recours a été introduit auprès de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA) pour demander à ce que l'Algérie ''soit bénéficiaire de son quota de pêche'', le même que celui de l'année dernière. "Le dossier est bien ficelé. Il n' y a aucune raison pour que l'Algérie soit privée de son quota" de pêche de thon rouge, a affirmé le ministre en marge d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN), consacrée aux questions orales.Après une dizaine de jours de négociations internationales conduites par une cinquantaine de pays à Paris pour la désignation de quotas de pêche du thon rouge pour l'année prochaine en Méditerranée, l'Algérie s'est vue accorder un quotas de seulement 138 tonnes contre 680 tonnes l'année dernière. "Nous n'avons pas été présents à la réunion faute de visas. Les deux cadres du ministère, qui devaient prendre part à cette réunion n'ont pas obtenu de visas à temps. Néanmoins, la représentation diplomatique algérienne en France a participé aux travaux de la CICTA", a-t-il indiqué. Selon M. Khanafou, la décision de réduction du quota de l'Algérie a été prise après des tractations au sein de la CICTA. "Ayant constaté que nous n'avons pas pu pêcher notre quota l'année dernière, ils ont décidé de le réduire pour le dispatcher sur 4 pays qui sont la Libye, l'Egypte, le Maroc et la Croatie", a-t-il expliqué. Le ministre a assuré que l'Algérie se prépare pour "essayer de pêcher son quota de thon par les armateurs algériens eux mêmes, après l'interdiction des sociétés mixtes pour l'exploitation du poisson dans les eaux algériennes". Cependant, a-t-il reconnu, "nous éprouvons des difficultés. Nous ne disposons pas d'une flottille importante pour pêcher le thon rouge". Le ministre a rappelé l'Etat a essayé de prendre en charge ce volet dans le cadre du programme de relance en accordant des subventions pour des armateurs algériens pour l'acquisition de 15 thoniers. Ces armateurs avaient bénéficié d'une aide de l'Etat à hauteur de 60% pour de l'acquisition de thoniers. M. Khanafou a annoncé, dans ce contexte, que des mesures seraient prises à l'encontre des armateurs qui ont bénéficié de l'aide de l'Etat pour acquérir des thoniers, mais ne participent pas à la campagne de pêche. "L'année dernière, ces thoniers n'ont pas rempli leurs engagements. Cette année, s'ils ne participent pas à la campagne, l'Etat demandera la restitution de la subvention qui leur a été accordée", a averti le ministre. Pour ce qui est de la gestion des ports de pêche, le ministre a affirmé que son souhait est de prendre en charge leur gestion. Il précisera que la gestion des ports de pêche reste un obstacle à la bonne exploitation des ressources, soulignant qu"'il est anormal de gérer la ressource en amont et en aval et de ne pas intervenir en matière de commercialisation et de transit de poisson". "Nous ne pouvons régler les problèmes de l'ensemble de l'activité pêche que si nous prenons en charge toute la chaîne", a-t-il soutenu. Toutefois, il a souligné que "des prémices pour que le ministère prenne en charge la gestion de ces ports, se profilent". Selon lui, "il est temps que le ministère procède à la gestion de ces ports en vue d'une meilleure visibilité et de transparence dans la gestion de la ressource halieutique". Il a fait remarquer, par ailleurs, que l'aquaculture constitue une alternative à même de parer au déficit en matière des produits de pêche maritime que connaît le pays et de générer des emplois. Il a rappelé, à ce propos, les efforts engagés par l'Etat pour dynamiser le secteur et participer au développement socio-économique du pays.