La Commission européenne a décidé de fermer la pêche au thon rouge jus qu'en 2008. Cette mesure, qui concerne la Méditerranée et l'Atlantique Est, fait suite à la réception des relevés de captures fournis par les pays de l'Union . Selon Bruxelles, le quota annuel d'un peu moins de 17.000 tonnes est épuisé. " Nous avons manifestement affaire à deux problèmes à la fois: celui de la surpêche d'un stock déjà menacé d'effondrement et celui de l'équité entre les Etats membres concernés. Comme il est de son devoir, la Commission mettra tout en œuvre pour remédier à cette situation dans les plus brefs délais ", a indiqué Joe Borg, le Commissaire européen à la Pêche. En juillet, la France et l'Italie avaient anticipé cette décision en fermant les pêcheries en juillet et août. Malgré ces mesures, le thon rouge, très prisé notamment dans la fabrication de produits japonais (sushis), continue d'être pêché au large de la Libye, où se situe l'essentiel des réserves méditerranéennes. La situation est, selon des organisations écologiques , d'autant plus préoccupante que de nombreux armements européens n'hésitent plus à dépavillonner leurs bateaux pour aller pêcher dans les eaux libyennes. Ainsi, dans le port français de Sète, une dizaine de navires auraient recours à cette pratique, parfaitement légale. En revanche, la Commission européenne annonce qu'elle poursuivra et renforcera les visites inopinées que ses inspecteurs effectuent dans les ports de débarquement et les exploitations d'élevage. De leur côté, les défenseurs de l'environnement et les scientifiques dénoncent régulièrement la surpêche du thon rouge, qui concernerait quelque 20.000 tonnes en Méditerranée, soit davantage que le quota annuel de l'UE . Le quota de l'UE de 2007 lui a été attribué par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA) lors d'une réunion tenue à Tokyo au mois de janvier, puis a été réparti entre les États membres concernés à l'aide d'une clé de répartition établie d'un commun accord. Le stock oriental de thon rouge fait l'objet d'une surexploitation depuis de nombreuses années. À plusieurs reprises, les scientifiques ont mis en garde contre le risque d'effondrement de ce stock si rien n'est entrepris pour réduire de manière considérable le niveau de l'activité de pêche. L'importance de la pêche illégale a été désignée comme une cause fondamentale du déclin de cette ressource menacée particulièrement par les Espagnols, qui se sont lancés les premiers dans l'engraissement en captivité des thons, avec l'appui financier des Japonais, premiers clients du thon rouge de Méditerranée. Les quotas de capture fixés par l'Europe ne sont jamais respectés. En ce qui concerne l'Algérie, elle est confrontée à une pêche illicite à laquelle elle doit faire face. Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques M. Smaïl Mimoune a reconnu en personne cet état de fait. Le ministre a expliqué, par ailleurs, que le gouvernement avait accordé cette année des autorisations de pêche pour un mois à 12 bateaux japonais et 3 coréens, ce qui a rapporté 1763 millions de dollars à son ministère. Smaïl Mimoun affirme que l'Algérie n'est pas outillée pour exploiter elle-même le thon rouge qui nécessite des thoniers, signalant cependant que le pays vient d'acquérir 4 navires et que d'autres " sont en construction au profit d'opérateurs privés qui vont se lancer dans ce type de pêche ".