Le ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbas, a affirmé, samedi à Biskra, à l'occasion de la commémoration du cinquantenaire des manifestations du 11 décembre 1960, que ce "soulèvement populaire massif a donné une nouvelle impulsion à la Révolution de Novembre". Intervenant lors d'une conférence historique organisée à la wilaya, à laquelle ont assisté les secrétaires généraux des organisations nationales des Moudjahidine, des enfants de Chouhadas et des enfants de Moudjahidine, ainsi que le commandant général des Scouts musulmans algériens, le ministre a estimé que l'évocation de ces événements est une occasion de remémorer les grands moments de la Révolution contre le colonialisme et ses complots visant à dénaturer la personnalité identitaire et civilisationnelle de la société algérienne. Cette insurrection populaire des villes et villages d'Algérie s'est traduite, il y a 50 ans, a ajouté M. Abbas, par "la ferme détermination du peuple à porter la Révolution vers son but ultime face à une puissance coloniale qui a poussé son œuvre criminelle sauvage à son paroxysme en ouvrant le feu sur des manifestants dont le seul tort était de crier leur soif d'indépendance". Il a également relevé que ces manifestations ont donné "l'impulsion décisive à la lutte de libération nationale après six années de lutte acharnée menée par un peuple révolté contre des décennies d'injustice, d'exploitation et de répression, mais armé d'une volonté inébranlable de résistance". Les années de lutte avaient été marquées par de "multiples manœuvres et manigances des chefs politiques et militaires de l'ennemi", a ajouté le ministre, estimant qu'"il n'y pas de différence entre les pieds-noirs extrémistes prêchant une Algérie française et les thèses mensongères de De Gaulle diffusées sous le slogan "l'Algérie algérienne". Les déclarations du président français de l'époque étaient "une sorte de jeu de mots et de manœuvres illusoires visant à obtenir par la politique ce que la puissance militaire, malgré sa sauvagerie, n'a pu acquérir". Ces manifestations ont constitué pour l'opinion internationale "la preuve irréfutable que ce qui se passait en Algérie était un affrontement entre deux volontés contradictoires à savoir celle de la justice contre celle de la force injuste", a ajouté le ministre. Ces manifestations, a-t-il dit, avaient montré au monde "le moral inflexible" du peuple, partout en Algérie. De son côté, le secrétaire général de l'Organisation Nationale des Moudjahidine, Said Abadou, a souligné que ces manifestations étaient "un défi lancé par les Algériens à la face du colonialisme et un signe de l'échec de l'occupant avec tous ses appareils sécuritaires et de renseignements dans sa lutte contre la Révolution". Il a également estimé que les populations des villes ont trouvé dans ce soulèvement la manière la plus éloquente pour exprimer leur attachement à la Révolution. Le ministre a présidé, à cette occasion, une cérémonie de baptisation du musée de la wilaya 6 historique du nom du colonel Mohamed Chaabani (1934-1964), du CEM de la cité administrative du nom du Chahid Abdelkarim Abbas (1937-1957) et du CEM de la cité Ghazal du nom du feu Moudjahid Abderahmane Taïbi (1925-1963). Un film documentaire a été projeté à l'occasion de cette conférence, présentant des témoignages vivants et poignants sur les manifestations du 11 décembre 1960, en plus d'une conférence du Dr. Youcef Menasria qui a notamment estimé que ces événements ont démontré la suprématie de la stratégie de la Révolution algérienne sur celle de l'occupation. Des expositions de photographies et de documents historiques ont été organisées au musée régional sur les diverses résistances et luttes menées par le peuple algérien pour le recouvrement de sa souveraineté. Les festivités avaient été entamées au cimetière des Chouhada par une cérémonie de recueillement à la mémoire des martyrs de la Révolution suivie du dépôt d'une gerbe de fleurs et de la lecture de la Fatiha du Saint Coran.