«Je suis venu placer mon mot», dira-t-il, dès son arrivée à l'Ecole de police de Châteauneuf. L'ancien président de la République algérienne, Ahmed Ben Bella, a été l'invité de marque de la direction générale de la Sûreté nationale, lors d'une «conférence-débat» tenue, samedi soir, à l'Ecole supérieure de police d'Alger. L'événement s'inscrivant, bien entendu, dans le contexte des activités commémoratives du 50e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération, a vu Ben Bella se présenter comme l'homme historique de la première heure. «Je suis venu placer mon mot», dira-t-il d'emblée, dès son arrivée à l'Ecole de police de Châteauneuf. Dans son discours qui a clôturé la rencontre, le premier président de l'Algérie indépendante a mis l'accent sur le fait que «la révolution de Novembre est intervenue au moment où l'humanité voulait en finir avec le colonialisme». En 1956, indique Ben Bella, «la guerre de Libération aurait pu aboutir à son terme». Il a argumenté ses dires en évoquant l'ouverture de négociations avec les autorités coloniales et qui avaient duré trois mois, et ce, à la demande de Guy Mollet. Selon Ben Bella, la révolution était alimentée en armes et munitions via l'Egypte et la Libye. Celui qui a été aux rênes d'une Algérie qui venait juste d'arracher son indépendance aux griffes des colons, avant d'être destitué par un coup d'Etat militaire orchestré par le défunt Boumediene, a été accueilli, ce samedi soir, par un parterre de cadres de la nation. Ces derniers sont ceux figurant sur la liste des invités établie par les services de la Sûreté nationale pour prendre part à l'initiative de commémoration du cinquantenaire de la Révolution, tenue sous l'égide du directeur général, M.Ali Tounsi. L'on pouvait reconnaître parmi l'assistance autant de hauts fonctionnaires de l'Etat que de personnalités historiques liées au déclenchement de la révolution de Novembre. L'on peut citer, entre autres, le ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbas, Ould Kablia, ministre délégué aux Collectivités locales, le sénateur, Mahieddine Amimour, ainsi que les historiques Ahmed Gada, Mohamed Bouchaïb et autres. Après avoir écouté les témoignages des uns et des autres sur les préparatifs du déclenchement de la guerre de Libération les intervenants s'accordent à dire que ces mêmes préparatifs ont pris corps au lendemain des tueries survenues le 8 mai 1945.