L'agrandissement du port de Béjaïa est devenu aujourd'hui un "impératif", selon ses gestionnaires, qui en font une "condition capitale" pour améliorer ses prestations et préserver ses performances actuelles. "Nous sommes au bord de l'asphyxie et dans deux ou trois ans, si rien n'est fait, on risque de l'être totalement", s'est plaint récemment le directeur général de l'entreprise portuaire de Bejaia (EPB), à l'occasion d'une réunion avec l'ensemble des autorités locales. Il a souligné dans ce cadre que l'infrastructure, en raison du trafic qui la caractérise, se trouve déjà "bien en deçà de ses capacités théoriques", estimées, hors hydrocarbures, à 5 millions de tonnes annuellement. Victime de son succès et de son attractivité, le port de Béjaïa génère actuellement une activité de l'ordre de 08 millions de tonnes et mise encore sur un accroissement, à la fin de l'année, de plus de 5%, "ce qui augure d'un surcroît de difficultés", a-t-il indiqué. En fait, les actions envisagées pour éviter ce scénario consistent à créer, extra-muros, des zones d'entreposage voire des ports secs, mais la solution, pour autant qu'elle desserre l'étau sur ce port, n'en reste pas moins une solution limitée, subordonnée de surcroît au développement du rail, et qui pour l'heure n'en absorbe que 1% de son trafic marchandise générale. A ce titre, outre la zone déjà ouverte, d'Iryahène à la sortie sud-ouest de Béjaïa, il est envisagé, la mise en place de deux autres zones, l'une à El-Kseur, à 25 km à l'ouest de Bejaia et l'autre sur le territoire de la wilaya de Bordj-Bou-Arreridj. Une troisième option est retenue pour l'implantation d'une aire analogue dans la région de Boudjellil, à l'extrême ouest de la wilaya, mais dont la concrétisation est tributaire d'un aménagement d'une nouvelle zone industrielle, prévue sur place, et dont la mise en œuvre est de nature à absorber une grosse partie du fret en stationnement sur place. 35 % de ce trafic est transbordé vers l'algérois, et presque autant vers les hauts plateaux, d'où le choix en faveur de ces sites, selon des gestionnaires. La solution ultime consiste, cependant, à inscrire en réalisation une étude préparée depuis 1998 par le Laboratoire d'études maritimes (LEM) et soumise par deux fois à actualisation, et qui vise l'extension de l'infrastructure sur 50 hectares en off-shore. Le projet en fait, a-t-on expliqué, ne vise rien de moins qu'à créer un nouvel espace pour la réalisation d'un second terminal à conteneur, d'une capacité de l'ordre de 80.000 boites équivalent vingt pieds. Sa réalisation n'est pas encore à l'ordre du jour, mais à la direction des travaux publics (DTP) ses cadres ne désespèrent pas de voir sa concrétisation devenir réalité dès 2013.