La troupe "Mezdj" de Marseille, qui veut dire mélange savant ou encore melting-pot, a été une découverte pour le public présent à Koléa dans le cadre du Festival culturel maghrébin de musique andalouse qui a pris fin samedi soir. Ce groupe de musiciens et de chanteurs de la région PACA (Provence-Alpes-Côte d'Azur) se retrouvent autour du partage des musiques méditerranéennes avec cinq artistes d'"Alger la blanche", une de "Marrakech la rouge", une autre de "Tunis la verdoyante" mais aussi le jaune de la Provence sans oublier le bleu de la mer qui ceinture l'Ile de beauté (Corse). Le répertoire de cette troupe, composée de six hommes et quatre femmes, est aussi coloré et mélangé que le sont leurs origines qui se revendiquent du même espace qu'est le bassin méditerranéen dans lequel ils partagent un patrimoine commun. Le spectacle de la troupe "Mezdj" est un savant mélange du chant corse, de la musique arabo andalouse et maghrébine et ses dérivés en passant par les traditions des troubadours occitans qui interprètent des musiques aussi bien profanes que religieuses, a expliqué à l'APS Mouloud Adel, le chef de la troupe. Lancé en 2008 à l'initiative de Mouloud Adel, un élève transfuge de l'association Errachidia de Cherchell où il a fait ses classes, ce projet a été soutenu par la Cité de la musique de Marseille et l'association "les Voies du Chant", a-t-il ajouté. Le musicien s'est déclaré habité par le chant sacré d'où cette idée de mettre en place une troupe composée de copains qui interprètent le madih, le chant sacré corse, le chant flamenco avec des sonorités orientales et occidentales et ce, dans plusieurs langues (corse, occitan qui est un vieux français et l'arabe) et plusieurs modes musicaux dont une touche jazzy. Chaque musicien a, lors de la soirée, interprété un morceau de son pays avec "Zoubria" de Tunisie, "Dhikri aouradhi" du Maroc, "Allah Allah Moulana" d'Algérie, "Belsanto" morceau occitan, et "Diori Salvetina" de Corse. Dés sa création, la troupe Mezdj, en résidence à Marseille, a entamé un travail sur les chants et musiques sacrés du pourtour méditerranéen ainsi que sur de nouvelles créations que le public de Koléa a découvertes et beaucoup appréciées. Sa présence à Koléa, a assuré Mouloud Adel, est "un grand moment de bonheur et d'émotion" puisque le festival s'est produit dans la région qui l'a initié à cet art, tout en apportant quelque chose de nouveau avec sa troupe qui s'intègre bien dans l'esprit du festival.