L'Algérie compte, pour la réalisation des grands projets d'infrastructures, sur son outil national "très bien formé", a affirmé dimanche à Alger le ministre des travaux publics, Amar Ghoul, selon lequel ''le recours aux étrangers sera l'exception des exceptions". "Nous avons démarré le projet de l'autoroute Est-Ouest avec 30 ingénieurs algériens, nous en avons aujourdÆhui 5000. Nous avions en 2005 quelque 100 bureaux d'études locaux, et nous sommes arrivés à 600, nous avions 1000 entreprises algériennes (de réalisation) et nous en possédons aujourd'hui 7000", a-t-il dit pour illustrer les capacité nationales dans le domaine du BTP. "Nous allons prochainement entamer la réalisation de l'autoroute des hauts plateaux et de la rocade Nord-Sud et nous allons le faire avec nos compétences nationales qui sont très bien formées", a ajouté M. Ghoul en marge de la présentation, par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, de la Déclaration de politique générale du Gouvernement devant le Conseil de la Nation. "Maintenant, là où nous faisons face, par exemple, à un ouvrage d'art très complexe ou à un risque majeur qui nécessite une prise en charge technique poussée, nous pouvons recourir aux étrangers dans le cadre d'un partenariat gagnant-gagnant", a-t-il souligné. En réponse à un journaliste qui faisait état d'un "retour aux politiques protectionnistes au moment où l'économie mondiale se libère davantage", M. Ghoul a rappelé que même les pays les plus libéraux, comme les Etats-unis, étaient, sous les effets de la crise économique mondiale, en train "d'engager des mesures conservatrices pour préserver leurs économies". "C'est une bataille d'arrière garde que nous sommes en train de mener", avait déclaré plutôt M. Ouyahia en faisant allusions aux mesures de protection de l'économie nationale. Ainsi, en vertu du nouveau code des marchés publics, une marge de préférence de 25% est désormais accordée, lors des soumissions aux appels d'offres, aux entreprises algériennes. Depuis l'année dernière, les investisseurs étrangers sont tenus de conclure un accord avec un partenaire algérien selon le principe du 51/49% dans le capital de l'entreprise ainsi créée.