Faire sortir les livres et les manuscrits sur la Sunna et le hadith des bibliothèques privées "pour un profit général est une nécessité", ont indiqué, lundi à Oran, au terme de leurs travaux les participants au colloque de la caravane scientifique et culturelle sur "Les efforts des oulémas d'Algérie au service de la Sunna". Pour Khelouati Sahraoui, de l'université de Saida, la conservation des contributions de grands interprètes algériens du hadith dans des armoires privées constitue "une non-reconnaissance de la grande œuvre de ces hommes au service de la préservation de la Sunna et du hadith". Cette attitude, a-t-il estimé, "représente une grande perte pour la nation musulmane". Le conférencier a indiqué qu'il est préférable de préserver ces œuvres "en les remettant aux établissements et bibliothèques qui se chargent des manuscrits, eu égard à leur grande valeur en tant que partie de l'histoire arabo-musulmane". La préservation de ces manuscrits implique aussi la préservation "de l'identité arabe dans toutes ses dimensions et de la religion musulmane, à l'ère des mutations que connaît le monde et de l'émergence de nouveaux concepts et de nouvelles valeurs", a-t-il ajouté. Abordant le rôle de l'Association des oulémas Musulmans Algériens dans la préservation de la Sunna, l'universitaire d'Oran, M. Bouarfa Abdelkader, a souligné que cette association s'est fixée comme objectif premier de veiller à ce que la Sunna du prophète (QSSSL) "ne soit altérée par aucune déformation". "Cheikh Abdelhamid Ibn Badis avait clarifié les aspects de protection de la religion musulmane et de la Sunna du prophète à travers son combat contre l'ignorance et les traditions archaïques", a-t-il indiqué à ce propos. "Lorsque cheikh Abdelhamid Ibn Badis avait remarqué que ses conférences au sein des établissements éducatifs et ses cours dans les mosquées ne servaient pas largement son travail de prédication, il a été contraint de créer un premier journal algérien en langue arabe intitulé "Al-mountaqid" pour répandre largement ses idées de réformiste et contribuer à la sauvegarde de la religion musulmane et de la Sunna". Cheikh Mohamed El Bachir El Ibrahimi s'est chargé, quant à lui, " de la tâche d'enseigner le hadith, l'exégèse (tafsir) et la langue arabe dans toutes les régions du pays. Il a posé en 1935 la première pierre pour la construction d'une école "Dar el hadith" à Tlemcen qui fut inauguré en 1937", a-t-il ajouté pour étayer ses propos. Pour rappel, la caravane scientifique et culturelle qu'a abritée Oran pendant deux jours, est la quatrième du genre, inscrite dans le programme du ministère des Affaires religieuses et des wakfs. Elle a sillonné plusieurs régions du pays et abordé des thèmes abordant, entre autres, "Les valeurs spirituelles de la culture amazighe", "Islam et nationalisme" et "Le rôle des ulémas de la Saoura dans la culture nationale".