Le Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) a enregistré dans l'Est du Libéria un total de 14.000 réfugiés ivoiriens ayant fui suite à l''instabilité postélectorale dans leur pays depuis près d'un mois maintenant. "Du fait de leur nombre croissant, les besoins humanitaires sont plus élevés pour les femmes et les enfants réfugiés ainsi que pour les villageois qui les accueillent", a précisé le HCR dans un communiqué publié dimanche. Les réfugiés viennent de l'ouest de la Côte d'Ivoire et ils sont obligés de marcher plusieurs heures, voire plusieurs jours, avant de traverser en pirogue de nombreux cours d'eau qui marquent la frontière naturelle entre leur pays et le Libéria. Le nombre croissant de réfugiés pèse sur les communautés d'accueil. Les stocks alimentaires s'amenuisent, malgré les efforts déployés par le gouvernement et les agences humanitaires pour apporter davantage de vivres. Toutes les maisons dans les villages d'accueil seraient pleines, y compris les salons. Dans la zone de Butuo par exemple, il y a des maisons où sept à 20 membres de la même famille partagent une seule pièce, tandis que d'autres dorment dans les couloirs ou sur les vérandas, rapporte-t-il. "En outre, nous voyons de plus en plus d'enfants sous-alimentés, de personnes souffrant du paludisme, d'infections respiratoires et de diarrhées. Nous orientons la plupart des cas graves à Saclepea, ce qui nécessite un trajet de cinq heures sur des routes impraticables. Dans certaines localisations dépourvues d'ambulance, nous transférons les patients à bord de véhicules du HCR", a précisé le porte-parole. Quelques décès ont été rapportés parmi les nouveaux arrivants, y compris celui d''un enfant qui s'est noyé lors de la traversée de la rivière Cestos à Butuo. Pendant ce temps en Côte d'Ivoire, le HCR est préoccupé par des informations selon lesquelles certains membres des Forces Nouvelles à Gbeinta, zone de Danané, empêchent les civils de traverser librement la frontière vers le Libéria au niveau du point de passage frontière de Loguato. Cela oblige des réfugiés des villages autour de Danané d'emprunter des itinéraires détournés rallongeant parfois le trajet jusqu'à 80 kilomètres plus au sud pour entrer au Libéria. A cet effet, le HCR appelle à la protection des civils et au respect de leur droit à l'asile sans entrave. Du fait de l'enlisement de la crise en Côte d'Ivoire, le HCR a déjà pré-positionné dans la région un stock d'aide humanitaire pour répondre aux besoins de quelque 30.000 réfugiés.