Le parcours littéraire et militant de l'écrivain Ahmed Redha Houhou mérite d'être mieux connu et mis en valeur, a estimé, mercredi à Constantine, le romancier et universitaire Ouassini Laâradj. S'exprimant au lendemain du colloque de trois jours en hommage à cet auteur, considéré comme le premier écrivain algérien à avoir sorti un roman en langue arabe, Laâradj a ajouté qu'il "restait beaucoup à faire en matière de connaissance et de mise en valeur de l'œuvre et du parcours de Houhou, même si le colloque avait réuni des spécialistes affirmés de l'écrivain-martyr". Ouassini Lâaradj, l'un des plus grands spécialistes du "père fondateur de la littérature algérienne de langue arabe", auquel il a consacré l'essentiel de sa thèse de magister et un téléfilm, a qualifié cependant dans une déclaration à l'APS, cette rencontre de "très importante" car, selon lui, "elle a permis un retour aux sources littéraires et nationales à travers l'évocation du parcours et de la vie de Ahmed Redha Houhou qui demeure insuffisamment connu par rapport à sa place dans l'histoire de la littérature algérienne''. Rappelant que le roman écrit en 1947 par Houhou sous le titre de "Ghadat Oum El Qora" (la Belle de la Mecque) avait signé l'acte de naissance de la littéraire algérienne de fiction en langue arabe, Ouassini Laâradj a tenu à relever que ce précurseur avait également révolutionné la langue arabe classique en usage à son époque. "A l'époque de la parution de ce roman fondateur (Ghadat Oum el Qora), la langue arabe en usage en Algérie était attachée au religieux et assez traditionnelle'', a ajouté l'écrivain, notant que Ahmed Redha Houhou a essayé d'y "opérer une refonte, de la débarrasser de ses lourdeurs et de la libérer de son côté classique pour l'installer dans la société". De plus, la satire lui permettait de mieux faire passer son message de militant nationaliste œuvrant à l'éveil des consciences et fustigeant avec l'arme du rire des comportements arriérés qui avaient cours dans la société de son époque, selon Ouassini Laâradj. Ahmed Mennour, universitaire et critique littéraire qui a consacré une étude au théâtre de Ahmed Redha Houhou, estime de son côté que la publication des actes de ce colloque, comme promis par la direction de la culture de Constantine, organisatrice de la manifestation, va constituer une référence pour la connaissance de Redha Houhou, mais aussi de Tahar Ouettar auquel cette première édition a également été consacrée en sa qualité de plus important romancier venu immédiatement après Ahmed Rédha Houhou, le père fondateur. La communication du Dr Youcef Ouaghlissi, de l'université de Constantine, consacrée aux articles de Ahmed Redha Houhou publiés dans le journal El Bassaïr, constitue "l'un des grands plus apportés par ce séminaire", selon le Dr. Mennour qui a également tenu à souligner la nouveauté de l'étude présentée par Nouar Labidi de l'université d'El Tarf sur des correspondances de Ahmed Redha Houhou. Le fait de procéder à la compilation des écrits qui étaient disséminés dans les journaux constitue de "nouveaux pas qui vont nous éclairer sur beaucoup d'aspects de cette grande personnalité nationale", a ajouté cet universitaire.