Une réunion d'évaluation du travail effectué par les quatre entreprises chargées de la gestion de la distribution de l'eau dans les wilayas d'Alger, Oran, Constantine et Annaba est prévue mardi, a indiqué jeudi le ministre des Ressources en Eau, Abdelmalek Sellal. Le ministre, qui s'exprimait à la Radio nationale, a précisé que pour le groupe français Suez, chargé de la gestion de la distribution de l'eau dans la capitale, "nous allons faire l'évaluation, et quelle que soit la situation nous devons absolument consolider les acquis obtenus à ce jour. Il y a eu de bons résultats qu'il faut aussi consolider", a-t-il dit. "Il y a eu de bons résultats au niveau d'Alger, il y a une tendance à avoir de bons résultats sur Oran, il y a une stagnation au niveau de Constantine et il y a une insuffisance à Annaba", a résumé le ministre pour évaluer le rendement des quatre entreprises. Le ministre a promis de prendre des "mesures conséquentes" à l'encontre des entreprises qui n'ont pas atteint leurs objectifs en matière de la disponibilité de l'eau. "Nous sommes en train de booster ces entreprises, si ça ne donne pas de résultats nous allons prendre les mesures conséquentes", a affirmé M. Sellal. M. Sellal a par ailleurs, indiqué que la première partie du projet de transfert d'eau Ain Salah-Tamanrasset sera réceptionnée fin mars 2011 et permettra d'alimenter les populations de la wilaya de Tamanrasset en eau potable. D'un coût de 190 milliards de DA, le projet va transporter sur une distance de 750 Km, dans une première partie 50.000 m3/jour à toute la région de Tamanrasset et 100.000 m3 dés son achèvement, prévu fin du premier semestre 2011. Selon M. Sellal, ce projet stratégique entre dans le cadre de la politique d'occupation de territoire et de la recréation des centres de vie, décidés par les hautes autorités du pays. Il s'agit "d'une question d'égalité, de justice sociale et de répartition des ressources en eau pour les populations de l'extrême Sud", a-t-il dit pour illustrer l'importance de ce projet. D'autres grands transferts d'eau seront lancés prochainement, a signalé le ministre, notamment celui devant permettre d'alimenter les hautes plaines sétifiennes, à partir de trois barrages, dont une grande partie sera mise en service fin 2011. Trois autres transferts sont prévus dans ce programme de développement de ressources en eau. Il s'agit du transfert de Beni Haroun-Oum El Bouaghi, Beni Haroun-Batna-Khenchla, et du transfert de Chat El Gherbi (Tlemcen), en cours du lancement qui va alimenter le sud de Tlemcen, le nord de Naâma, le sud de sidi Bel Abbès et la région ouest de Saida. L'appel d'offre du transfert de Chat El Gherbi a été lancé et les travaux vont démarrer incessamment, a fait savoir le ministre, alors que lancement du transfert de 600 millions de m3 an Goléa-Laghouat-Tiaret sera lancé en 2012. Sur un autre volet, le ministre a fait savoir que la Police de l'eau "qui va travailler pour mettre fin à l'utilisation intempestive de cette ressource" entamera prochainement ces missions à la faveur de la création de 450 postes budgétaires, prévus par la loi de finances 2011. Entre 2010 et 2014 l'Algérie va consentir 26 milliards de dollars pour financer ses projets de ressources en eau, une enveloppe qui devrait, selon le ministre, permettre de financer l'achèvement des projets en cours et ceux qui seront lancés durant cette période. Elle dispose actuellement de 65 barrages, et va réaliser 19 autres, selon les chiffres fournis par le ministre. L'effort du développement du secteur sera également axé sur la récupération des eaux usées. A cet effet le ministre prévoit de porter les capacités de traitement de ces eaux à un milliard de m3 par an à fin 2016, soit l'équivalent de 10 barrages de 100 millions de m3. L'objectif de ce programme "est de consolider la mobilisation de la ressource en eau et d'améliorer sa distribution à travers une bonne gouvernance de l'eau", a résumé le ministre. Des résultats positifs ont été obtenus en matière de réduction des fuites de l'eau, a fait remarquer par ailleurs M. Sellal qui cite en cela le taux de fuites dans la capitale qui a été ramené de 35% à 19%.