L'Algérie a connu ces dernières années une nette amélioration de la distribution en eau potable. Le ministre des Ressources en eau rassure. Les pouvoirs publics n'ont nullement l'intention, pour le moment, de résilier le moindre contrat de gestion déléguée des eaux d'Alger, d'Oran, de Constantine et de Annaba. «Il est prématuré de dire que les contrats seront résiliés. On nous reproche de vouloir aller vite mais nous exigeons de nos partenaires d'aller vite et bien. Nous les avons mis en demeure car nous avons constaté qu'à l'heure actuelle ils ne vont pas atteindre leurs objectifs. Nous observons et nous gardons toute la vigilance nécessaire. Le citoyen a besoin d'un service à long terme», a affirmé jeudi, Abdelmalek Sellal, dans son intervention sur la Radio nationale. Pourtant, récemment, le ministère des Ressources en eau avait lancé des mises en demeure à certaines entreprises, notamment la Société des eaux de Marseille, qui gère les eaux de Constantine, et l'allemand Gelsen Wasser AG en charge des eaux de Annaba, pour respecter les clauses contractuelles relatives à cette gestion. Un audit a été engagé pour évaluer cette gestion. Le français Suez et l'espagnol Akbar qui gèrent, respectivement, les eaux d'Alger et d'Oran depuis 2005 semblent épargnés. «La gestion déléguée est une expérience nouvelle. Il ne s'agit pas d'une concession. Il y a amélioration au niveau d'Alger. Des outils modernes de gestion ont été introduits. Nous avons demandé à notre partenaire de consolider cette gestion. Les choses évoluent correctement à Oran», a ajouté Abdelmalek Sellal qui révèle que selon un sondage effectué récemment par la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal), sur un échantillon de 2000 personnes, 70% affirment être satisfaites de la qualité de l'eau qu'elles consomment. A ce propos, M.Sellal ambitionne d'arriver à un approvisionnement continu et de qualité en matière d'eau à hauteur de 100% sur l'ensemble du territoire national, contre 70% aujourd'hui. Pour ce qui est de la gestion déléguée de l'eau, M.Sellal indique que l'Algérienne des eaux (ADE) prendra en charge avant 2011 la gestion de l'ensemble des communes et ce, grâce à un fonds alimenté à 50% des taxes provenant des forages réalisés par les sociétés pétrolières et industrielles. L'alimentation en eau potable devrait atteindre 185 litres/jour par habitant à l'horizon 2025 et même jusqu'à 2040, dans le cadre du Plan directeur d'aménagement, contre 168 litres/jour actuellement, a indiqué le ministre. Pour ce faire, il faudra maintenir le niveau d'investissement actuel dans ce secteur, souligne le ministre. D'ailleurs, il révèlera que, s'agissant du transfert de l'eau, les études préalables pour trois projets ont été finalisées, pour passer aux études d'exécution et ce, pour le transfert de l'eau du Sud vers les Hauts-Plateaux au-delà de 2014. Concernant le développement de l'agriculture dans les zones du Sud, le ministre annoncera la création prochaine de filiales de l'Office d'irrigation et de drainage (Onid), qui seront chargées de l'irrigation, de la rationalisation de cette ressource et d'apporter des techniques agricoles nouvelles. Quant à l'utilisation des eaux usées épurées pour l'agriculture, qui constitue une garantie pérenne pour ce secteur, elle devrait représenter 800 millions de m3 à l'horizon 2014 et pour laquelle 40 stations de recyclage sont prévues dans le cadre du prochain plan quinquennal.