// BOURKI MESSAOUD // A l'occasion du 3 mai, journée de la liberté de l'expression, decue de ne pas avoir étè l'invité de la wilaya, comme ses confreres de la presse locale, l'ancienne journaliste arabophone et amazighophone a étè l'invité de Batna-Info,une revue locale. Elle se confiera quant à l'etat de liberté d'expression et par delà, la liberté de s'exprimer sur la femme artiste, otage des tabous du conservatisme, voire de l'ignorance. Icone connue dans les milieux mediatiques de par ses nombreux ecrits et emissions radiophoniques et televises.Elle a beaucoup voyage en Europe. “Yellis N'Wadhrer N'Wawress", transcendant les frontiers a étè honoree par une radio germanique,qui l' a decouverte à travers le net. Cette jeune femme, poétesse amazighe, d'expression chaouie a ,à son actif de nombreux montages poétiques,enregistrés à Tizi Ouzou. Ainsi , la Kabylie lui offrira le 1er prix de Poésie amazigh, organisé fin décembre 2003 à la Maison de la culture de Tizi Ouzou, Zerfa Sahraoui l'aurésienne est une «femme exceptionnelle», comme elle se plaît à le repeater. Elle a reçu plusieurs prix, entre autres l'édition d'un opuscule de 100 poèmes d'expression chaouie et dont certains enregistrés sur cassette audio avec un mixage musical authentiquement kabyle (flûte...). Zerfa est cette femme très attachée à la vie montagnarde qui l'a marquée de façon indélébile dès sontendrejeune âge. A la disparition de feu Boumediene, le président de la République, Zerfa encore adolescente, lachera son premier cri — “thighri"(cri) en chaoui — et ce fut la révélation d'une poétesse qui sommeillait en cette petite créature des Aurès," yellis n'Wedrar", la fille de la montagne. Sensuelle à l'extrême, Zerfa sermonne les infâmes, à l'exemple de cette strophe transcrite en gréco-latin. Tecca, accay mnes d'assemad. Teswa, aman nnes irgazen et suite. Dans ce long poème, Zerfa constate la décadence de la nation algérienne qu'elle ne cesse de découvrir depuis la disparition de Boumediene. Elle exprime son écœurement à l'égard des lâches, dévoilant l'incurie et l'infamie de certains segments de la société algérienne qui tels des vautours s'acharnent sur leurs charognes. La poétesse de Batna, journaliste, des années de braise, qui depece l'evenement dans sa nudité . «J'extériorise une mystérieuse angoisse», confie Zerfa qui avoue pratiquer une poésie exutoire d'ailleurs très bien exprimée dans ce passage d'un poème Therguit (le rêve). Je me retrouve en quête de... libérateurs «liberté». Des crocs cannibales, de ceux qui ont construit, bâti des hécatombes En détruisant l'espoir, l'amour, la paix, l'identité. Ce poème émouvant chanté en chaoui a été interprété par Zerfa en monologue, au théâtre. Orpheline dés son jeune age, Zerfa pleure la nostalgie, l'orphelinat, le pays, la lâcheté. Bref, une poésie dramatique où les adorateurs du Z (des Amazighs) trouvent l'expression de leur bouillonnement intérieur inspiré par les espèces passionnées de la poétesse chaouie Khoukha Rhioua Boudjenit (1914-1963), baignées de révolte contre la colonisation. L'élève revendique un art authentique même s'il conduit parfois à de douloureuses impasses. Zerfa adore «son peuple même s'il la trompe». Zerfa, qui a quitté la scene mediatique,quatre ans durant est revenue en force, en dépit de ses contraintes conjugales, pour se reinscrire dans le mouvement artistique et journalistique. Zerfa,invite du parti de SAID Saadi, dans le cadre des festivities du printemps berbere, a surpris la famille berbere,réunie à l'occasion à la Maison de la Culture de Batna. La chaouia , enturbanné d'un “cheche terguie" offert par les “Imouheghs" dixit Zerfa ,suite à sa participation à la semaine culturelle de Batna à Tamnarasset. Elle exhibera deux longs articles publiés dans “El Ayam El Djazairia" sur la femme terguie. Zerfa ou Houria Sahraoui, est restée attachée à sa poésie qui l'a libere et ainsi, elle deplore son marginalization dans son fief ,alors qu' à Constantine, le 12 Janvier,corepondant au premier Yennair amazigh, elle fut honoree d'une soirée poetique. Elle est depositaire d'un monologue “Thakhamet N'Wleli" (Toile d'Araignée). Mystérieuse reste cette femme, respectée de tous, Zerfa sait remercier les anonymes intelectuels à l'exemple de feu Hachemi Saidani,l'ami de Tahar Ouettar, Messaoudene Aissa qui lui a ouvert les portes du temple de la Culture,Amamra Med El Hadi, le directeur de Batna –Info cet ancient journaliste et directeur de la Culture qui l' a beaucoup soutenue dans la creation de ses oeuvres. Bien sur , la maman Zerfa n'oublie pas de rassurer “Ritej et Hind ,mes deux prunelles sauront perpetuer ma culture berbere et ma lutte pour la cause de la femme amazighe".