Le mois du Patrimoine, célébré chaque année du 18 avril au 18 mai, a été inauguré hier, par une journée d'étude organisée par le ministère de la Culture au Palais de la culture (Alger). Le mois du Patrimoine, célébré chaque année du 18 avril au 18 mai, a été inauguré hier, par une journée d'étude organisée par le ministère de la Culture au Palais de la culture (Alger). “Le ministère de la Culture a convenu cette année de célébrer le mois du Patrimoine culturel sous le libellé +Patrimoine et sécurisation+, d'abord pour saluer les réalisations entreprises par l'Etat dans le domaine de la lutte contre les atteintes, les préjudices et les dommages causés aux biens culturels de la Nation, ensuite pour exprimer notre gratitude à ceux qui ont été en première ligne de la défense de ce patrimoine”, a indiqué Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, dans une allocution. Mme Toumi, qui a rendu hommage “tout particulièrement” à la Gendarmerie et la Sûreté nationales, le Service national des gardes-côtes et les Douanes, a rappelé l'arsenal juridique mis en place par l'Etat pour protéger le patrimoine culturel dont la loi 98-04 et les divers décrets. “Forts de ce système légal et réglementaire, nous avons su et pu, ensemble, réaliser un bilan fortement appréciable en matière de lutte contre le trafic illicite”, des biens culturels et l'atteinte au patrimoine national, a ajouté la ministre. Le représentant de la direction générale de la Sûreté nationale a donné, quant à lui, un aperçu des activités de son institution qui a créé en 1996 la première unité spécialisée dans la lutte contre les atteintes au patrimoine culturel national et dont les éléments ont suivi une formation assurée avec la collaboration du ministère de la Culture. De son côté, le représentant de la Gendarmerie nationale a mis en exergue le travail réalisé par ce service de sécurité, notamment la mise en place de cellules spécialisées dans la lutte contre les atteintes aux biens culturels et la création du Bureau central de la protection du patrimoine culturel et historique. “La lutte contre le trafic illicite des biens culturels est une préoccupation des Douanes”, a souligné, pour sa part, le représentant des Douanes algériennes rappelant les actions de formation de personnels spécialisés, menées avec la collaboration du ministère de la Culture et ayant permis la constitution de brigades régionales “pour défendre et protéger le patrimoine”, particulièrement les “musées à ciel ouvert” du Hoggar et du Tassili. Au programme de la journée d'étude figuraient des conférences portant sur plusieurs thèmes, dont “Les formes d'atteintes et de préjudices au patrimoine culturel”, “Législations et conventions nationales et internationales”, “Sécurisation des musées” et “Sécurisation des parcs culturels”. Dans son intervention, M. Mourad Betrouni, directeur de la protection légale et de la valorisation du patrimoine culturel au ministère de la Culture, a dressé la liste des dommages et préjudices dont peuvent être “victimes” les biens culturels, énumérant, entre autres, le vol, le commerce illicite, la perte, la dégradation causé par l'homme ou due à des catastrophes naturelles (séisme, inondation, tempête…). “Le vol et le trafic touchent essentiellement les biens culturels mobiles notamment les objets archéologiques et les oeuvres d'art”, a expliqué M. Betrouni précisant que les objets “les plus affectés” sont la monnaie antique et médiévale, les lampes, les éléments architectoniques, les pointes de flèches en silex et les pierres polies. Mme Rachida Zadem, chargée d'études et de synthèse au ministère de la Culture, a abordé le volet législatif relatif à la protection du patrimoine, rappelant que le premier texte adopté par l'Algérie a été la loi du 27 juin 1964, suivie de l'ordonnance promulguée en 1967 et relative à la mise sous protection de l'Etat des sites et monuments classés. La juriste a aussi évoqué l'importance de la loi 98-04 relative à la protection du patrimoine ainsi que les différentes conventions internationales signées par l'Algérie, notamment celles ratifiées en 1994. “L'Algérie a aussi ratifié la convention de 2003 concernant le patrimoine culturel immatériel et entend soumettre à la prochaine conférence de l'UNESCO des propositions de ratification de la convention sur le patrimoine subaquatique, de la convention sur la diversité des expressions culturelles et de la convention concernant la restitution des biens culturels volés ou expatriés”, a ajouté Mme Zadem. Le représentant de la Gendarmerie nationale a donné ensuite un aperçu du dispositif de sécurisation des biens culturels établi par ce corps et donné un bilan de l'intervention de la Gendarmerie en matière de protection des biens culturels. Pour l'année 2008, la Gendarmerie nationale a traité dix affaires et récupéré sept cent vingt (720) pièces, alors que pour la période s'étalant de 2000 à 2008, quarante cinq affaires ont été traitées et 2302 pièces récupérées.