par IMADGHASSEN.A// // Les anges blancs de la nuit...A travers les âges et le grand Aurés, aussi bien linguistique que géographique, les “Rahabas" continuent d'animer des soirées, tant dans les villages, dans les villes et aussi dans les decharas; même si ces derniers (Irahaben" portent d'autres noms comme “Sebaha"). Dans la seule région de la wilaya de Batna, une multitude de groupes de rahabas existent, un véritable patrimoine-trésor en matière de chants folkloriques spécifiques à la région des Aurés. Dans cette m^me région du pays (Batna), d'un village à l'autre voire d'une ville à l'autre, chaque groupe a sa particularité et s'ils ont en commun le chant chaoui, il y a cependant moult diversités voire spécificités : le nombre, la danse, les thèmes... Cette culture orale millénaire doit et c'est primordial faire l'objet de recherches. Le groupe Irahaben, dans sa forme ne diffère pas beaucoup des autres groupes du même genre de chant Amazigh. Il est composé de chanteurs, de joueurs de flûte et de bendir, exactement comme dans les monts de l'Atlas marocain. Seuls les thèmes choisis et le rythme marquent le différence. Les chaouis, eux ont pu sauvegarder et protéger ce genre de chant qui constitue un excellent élément de recherche socioculturel. En général, les thèmes choisis font référence à des faits historiques (guerre de libération nationale et ses héros tels que Benboulaid, Amirouche, Si el Haoues...). Durant la guerre de libération, on raconte que les troupes d'Irahaben ont souvent aidé les moudjahiddines en leur livrant des informations sur l'ennemi et ses déplacements tout en chantant durant la nuit. La belle aimée se taillant la part du lion dans le répertoire d'Irahaben qui chantant les amours impossibles, “l'amour fatal" ou la belle brise des coeurs. Le chant religieux n'est pas omis sous les différentes influences (Zaouïas, Cheikhs...), ces troupes d'Irahaben chantent la gloire des envoyés de Dieu et des prophètes. Refâa, Yabous, Taxlent, Imadghassen...sont parmi les troupes que comptent la wilaya de Batna qui continuent à perpétuer la tradition, mais dans l'anonymat et avec les moyens de bord, dont l'oral. Il y a risque de disparition sans la transcription de ce legs immatériel. Apparemment, nous avons la particularité de ne pas savoir conserver notre spécificité, notre cachet culturel, voire notre identité... *********************************************************** inspiré de l'article de salim souhali, paru in le mat n°2451 du 20 mars 2000, pris de la chanson amazigh du même auteur)