Une conférence historique sur les préparatifs du déclenchement de la Révolution dans la wilaya a été organisée jeudi à l'Institut technologique des forêts de Batna, en présence des présidents de l'association Machaâl Ech-Chahid et de l'Union des historiens algériens. Au cours de cette rencontre à laquelle ont également assisté de nombreux moudjahidine, le secrétaire de wilaya de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) a axé son intervention sur les conditions difficiles dans lesquelles vivait le peuple algérien “réduit à la pauvreté et à l'ignorance”, rendant ainsi “inéluctable” le “déclenchement'' du 1er novembre 1954. Le Dr. Youcef Menasra, universitaire et président de l'Union des historiens algériens, a soutenu, pour sa part que la Révolution de novembre était “une révolution de paix” dont l'objectif était “l'émancipation des Algériens du joug colonial” et n'était “aucunement une guerre contre la France ou une guerre pour la guerre”. Les préparatifs de la Révolution de Novembre dans la Wilaya Une ont débuté en 1947 sous la direction du Chahid et héros national Mostefa Benboulaïd et le groupe de premiers Moudjahidine qui l'accompagnait, a-t-il noté, insistant sur le rôle de l'Organisation spéciale (OS) dans ces préparatifs. Il a également évoqué la double responsabilité assumée par Benboulaïd qui était à la fois responsable d'une région ainsi que de l'armement et de la coordination entre les diverses régions.”Ce sont le génie et la stratégie de ce chef qui avaient permis à la Révolution de résister durant ses premiers mois devant les forces de l'occupation qui avaient mobilisé toute leur puissance de feu pour étouffer la Révolution et la confiner dans la région des Aurès”, a notamment affirmé cet universitaire. Le Dr. Menasra a évoqué ensuite le rôle des premiers groupes de Moudjahidine des Aurès dans l'extension de la Révolution armée vers d'autres régions du pays, portant notamment les combats vers les frontières que l'occupant, a-t-il encore indiqué, n'a pu fermer qu'après 1956. Il a également souligné les effets destructeurs des mines semées à travers les frontières ainsi que ceux des expériences chimiques utilisées par l'occupant “nuisant du même coup à la nature, à l'homme et à la faune”. Le moudjahed et commandant de l'Armée de libération nationale, Amar Mellah, a longtemps évoqué, quant à lui, la “stratégie infernale” mise en œuvre par le général De Gaulle pour éteindre l'ardeur de la Révolution avec notamment son plan de Constantine, “la paix des braves” et l'autodétermination, ainsi que ‘la troisième force' qui ont toutes été mises en échec grâce au “resserrement des rangs de l'ALN-FLN et à l'attachement du peuple algérien à l'indépendance et à la liberté”. Amar Mellah a insisté sur l'écriture de la Révolution au travers les témoignages de ceux-là mêmes qui ont fait cette Révolution. Le président de l'association Machaâl Ech-Chahid avait noté, au début de la conférence, que le but de la rencontre était de “mettre en contact des Moudjahidine avec la génération de l'indépendance, à l'occasion de la célébration du 55ème anniversaire du déclenchement de la Révolution libératrice”. La conférence a été clôturée par un hommage chaleureux rendu aux membres de la famille de Mostefa Benboulaïd et à certains Moudjahidine en reconnaissance de leurs sacrifices pour l'indépendance du pays.