Le professeur en histoire Mohamed El Korso a déclaré que le gel par les autorités algériennes de la loi criminalisant la colonisation française « encourage les descendants des colons à poursuivre leur provocation » sur le dossier du refus de reconnaitre les crimes de la colonisation. Ajoutant que la philosophie coloniale « sera encore employée par les français que le gouvernement soit de droite ou de gauche ». Mohamed El Korso a indiqué à El Khabar que la France « s'est habituée à jouer avec les sentiments des algériens sans se soucier des retombées politiques sur les relations bilatérales. Mais pouvons-nous parler de la gravité de ces retombées à l'heure ou se développe l'investissement français en Algérie ? ». El Korso pense que l'annonce des responsables français (le ministre de l'intérieur et l'ambassadeur de France) du refus de reconnaitre les crimes de la colonisation est »une provocation mais qui n'est pas la première du genre, elle a été précédée par des déclarations suspectes et ne sera pas la dernière ». Il a dit s'interroger « pouvons-nous parler de réaction algérienne à ces provocations, à l'heure ou le projet de loi sur la colonisation a été jeté aux oubliettes ?. Si le projet avait été incomplet comme nous l'avons entendu ou ne remplissant pas les conditions légales, pourquoi n'a-t-il pas été demandé à ses initiateurs de le corriger ? Pourquoi une commission officielle n'a-t-elle pas été installée pour examiner ses détails juridiques et politiques ? Concernant les déclarations du ministre de l'intérieur Claude Guéant, la semaine dernière en Turquie, au sujet de ce qu'avait dit le président Sarkozy sur le fait que la colonisation en Algérie avait été « injuste », que cela était suffisant pour tourner la page avec l'Algérie, El Korso qui est le plus important expert du chapitre historiques des relations algéro-françaises a déclaré que « la question qui se pose après ce qu'a déclaré Guéant est la page a-t-elle été tourné unilatéralement pas la France ou les autorités algériennes font-elles face à des entraves à la criminalisation de la colonisation ? Sachant et par reconnaissance des historiens français, que le mandat de Sarkozy a été caractérisé par le retour de la culture coloniale. Si tel est le cas qu'elles sont ces entraves et ses difficultés, qui sont derrière et dans l'intérêt de qui ? ». Quant à ce qu'a dit Sarkozy dans son discours à Constantine fin 2007, ce ne sont que des propos sans aucun poids puisqu'ils n'ont pas été suivis de mesures qui prouvent que la France à tiré la leçon, s'est repentie et a abandonné sa philosophie coloniale dans ses relations avec l'Algérie ». Concernant ce qu'a dit l'ambassadeur français Xavier Driencourt lorsqu'il a visité la prison de Serkadji, que les excuses n'étaient pas à l'ordre du jour, El Korso a indiqué que « je peux accepter le refus de la France de reconnaitre ses crimes et s'excuser des pratiques de la colonisation, mais ce qui est inacceptable est que l'Algérie ne tente pas de l'amener à une telle démarche. Ce qui est inacceptable est l'absence de plan politique issu de la déclaration du 1er novembre qui unifie les rangs et criminalise la colonisation. Je le dis de nouveau, la non promulgation de la loi criminalisant la colonisation encourage la France à poursuivre ses provocations.