Le chercheur algérien à l'école des études supérieure des sciences sociales en France et à l'ex l'institut Carnegie, Amel Boubekeur présente une étude approfondie sur la révolte des jasmins en Tunisie et protestations populaires en Algérie ainsi que la ressemblance entre les deux révoltes. Le chercheur Amel Boubakir a expliqué ces événements par l'échec des régimes d'après l'indépendance, qui n'ont jamais cru à l'état des institutions au service des citoyens. Pour ces régimes, explique-t-elle, l'Etat n'est qu'un moyen de s'accaparer le pouvoir que le colonialisme leur a exproprié. Ces régimes se contredisent et sont forcément voués à un échec total, en justifiant la dictature par la légitimité historique de la révolution et le changement par la stagnation. Elle pense également qu'il existe un rapport entre les événements de Tunisie et ceux de l'Algérie. Toutefois, elle confie qu'il ne faut pas compter sur l'effet domino évoqué par les médias occidentaux, vu la particularité de chacun de ces régimes et des scènes politiques en Algérie et en Tunisie. Elle croit, également, que l'effet de la révolution des Jasmins sur les algériens est inéluctable, étant donné que ces derniers en ont assez de la gouvernance, tout en essayant vainement de trouver et proposer des solutions de sortie de crise. Aujourd'hui, indiqua-t-elle, la rue algérienne ne cesse de revendiquer le changement du régime. La rue et algérienne et tunisienne affichent clairement leur refus aux tentatives des deux régimes de calmer la situation via des « réformes alimentaires », sans aucun effet. En somme, la révolution des jasmins nous a appris qu'à chaque fois que les dirigeants évitent de satisfaire les revendications de leurs peuples par le changement à travers des réformes politique, les revendications populaires gagnent une couverture politique. Interrogée si l'Algérie était à l'abri de reprise des protestations, le chercheur Amel Boubakir a indiqué que nous devons distinguer entre les manifestations et actes de sabotages et de violence. Elle estime que la violence populaire n'a jamais arrêté et ne s'arrêtera jamais tant que les autorités continueront à ignorer les revendications de la rue, étant donné que la violence n'est qu'une expression d'une volonté d'affronter les autorités qui nous ignorent. Pour ce qui est des manifestations, elle pense que ces dernières dépendent du taux d'organisation des partis politique et de la société civile. Pour ce qui est de la manifestation organisée, samedi passé, par le Rassemblement pour la Culture et a Démocratie, Amel Boubakir a estimé que ça a représenté l'incarnation de la répression par l'Etat algérien qui a ouvert la porte à d'avantage de manifestations à l'avenir.