Du parc d'attraction de la ville de Béjaïa, il ne reste que le nom. Le site, situé en plein territoire urbain, est ouvert à tous les vents et à toutes les prédations. Livré également à l'abandon et aux fréquentations douteuses. L'aire, pourtant, était promise à servir de poumon pour cette ville qui manque cruellement d'espaces de loisirs. Ainsi, le lac Mezzaïa, principale attraction du site, avait bénéficié d'un important lâchage d'espèces palmipèdes. Ce qui fut un vrai bonheur pour les enfants. Une contemplation de près était même rendue possible grâce à une virée sur une barque. Les parents n'étaient pas moins enchantés, savourant le spectacle à partir de la rive ouvragée ou à partir de l'embarcadère. Aujourd'hui, l'étendue d'eau n'est même pas visible : Des roseaux et une épaisse végétation, dont la hauteur dépasse l'entendement, y font écran. La « croisière » fait partie maintenant d'un passé révolu ; la barque, raille-t-on ici, a coulé. Mis à part le manège de chevaux pour gamins, quelque part « vieux jeu », il n'y a aucune espèce d'animation ou de loisir à proposer, si ce n'est ces toboggans aux tôles rouillées qui représentent un risque certains pour les bambins qui s'y aventurent. L'endroit est à la limite du lugubre. Presque plus aucune famille ne prend le risque de s'aventurer dans les carrés intérieurs, le seul manège existant étant installé à l'entrée. Aucune surveillance n'est manifestement assurée. On en craint donc pour sa sécurité. Pourtant, la démolition menée tambour battant en 2004 par les pouvoirs publics, dans le cadre de l'éradication des constructions illicites, avait fait naître l'espoir de voir enfin la ville dotée d'un parc digne de son nom. L'APC, à se référer aux ardentes résolutions consacrées en assemblée, a laissé transparaître le même sentiment. Un ensemble de délibérations avaient été votées qui, en substance, voulaient d'abord définir une nature juridique au site et de là, procéder à son aménagement et à son équipement. Plus explicitement, informent les élus, une première délibération en décembre 2003 avait porté sur l'inscription du POS du quartier du lac. Un bureau d'études est désigné par la direction de l'urbanisme (DUC) qui a élaboré le type d'aménagement. Une seconde délibération de l'assemblée communale, en 2004, portant aménagement du parc d'attraction s'est vue affecter une enveloppe d'un montant de 27 millions de dinars. Mais la somme sera finalement désaffectée en 2006, la tutelle n'ayant pas avalisé le projet. Une procédure pour l'acquisition du terrain est ensuite engagée par la commune et en 2007, une enveloppe de 3 millions de dinars est réservée à cet effet. Mais les choses en restent là puisque l'accord de la wilaya tarde encore à venir. Les assemblées qui se sont succédées à la tête de la commune de Béjaïa ont fait le nécessaire pour doter le chef-lieu de wilaya d'un vrai parc d'attraction avec ce que cela suppose comme carrés verts, équipements de loisirs et attractions mécaniques. C'est ce que défendent les élus en laissant entendre que les défaillances sont plutôt à chercher du coté des services de wilaya. Mais on apprend à ce titre, que le nouveau wali de Béjaïa, M. Ali Bedrici, vient d'instruire ses services pour explorer les moyens de régler la question relative au statut juridique du site comme première étape à sa réhabilitation en tant qu'éspace de loisirs urbain. Doutes sur l'avenir du site Lors des discussions récentes sur le plan de développement et d'aménagement urbain (PDAU), des élus ont exprimé la crainte de voir l'aire du parc destiné à d'autres vocations que celle de la détente. La crainte est alimentée par la rumeur de la possibilité d'occupation de la bande qui longe le boulevard Krim Belkacem par des bâtiments. Ce qui en plus de fermer le parc de ce coté là -alors que de nature une enceinte de ce genre est laissée ouverte et visible sur la voie- grignoterait sur la superficie. Si les bâtiments peuvent être édifiés ailleurs, font remarquer des élus, le parc ne peut trouver meilleure domiciliation avec l'opportunité du lac et du musée des espèces aquatiques. Bien au contraire, suggèrent -ils, le site gagnerait à être agrandi par la concession souhaitée de la parcelle attenante à l'ancien Souk el fellah, permettant par cette éventualité d'élever un parc proportionné au gabarit de la ville.