Le nombre grandissant de vendeurs à la sauvette et d'échoppes spécialisées dans la vente de plantes aromatiques et médicinales laisse présager, d'après une étude de la Conservation des forêts de Constantine, la résurgence de ce type de culture. Au-delà du côté artisanal évoqué précédemment, ce créneau, trop longtemps laissé en friche, semble attiser de plus en plus de convoitises, et serait même, selon cette étude, susceptible d'accrocher l'intérêt d'un bon nombre d'investisseurs qui pourraient en tirer profit en orientant leurs cultures essentiellement sur des terres dont les rendements céréaliers sont faibles, ou le morcellement est incompatible avec de grandes cultures. A ce propos, l'on estime que du nord au sud de la wilaya de Constantine, il existe une très grande variété de plantes spontanées ou introduites, reconnues pour leurs vertus, et qui pourraient, dans le cadre d'un développement durable, favoriser la création de petites unités de transformation, de conditionnement et de distillation. Parmi les sites où ce genre de plantes abonde, la forêt de Djebel Ouahch serait un lieu de prédilection, si l'on en croit les conclusions d'une enquête de terrain menée par des spécialistes de la Conservation des forêts. D'après cette étude, on y trouve en abondance le thym (zaïtra) et le serpolet (zaâter) très appréciés en cuisine, mais également comme remède contre les troubles gastriques et les affections respiratoires. On y trouve également de très nombreux arbres à tilleul dont les feuilles sont utilisées en tisane pour combattre l'insomnie. Pouvant trouver un large débouché dans le secteur de l'agroalimentaire, mais également sur le marché des plantes médicinales, le caroubier (kherroub) est une espèce qui ne connaît malheureusement pas l'essor escompté. Celle-ci est produite dans quelques pépinières de la wilaya de Constantine, où est également cultivée la lavande officinale (khouzama), appréciée en tisane pour ses vertus antiseptiques et antispasmodiques, et dont les essences sont utilisées dans la fabrication de produits cosmétiques. Observé aux abords de l'ancienne route reliant Constantine à Aïn Smara, mais aussi à proximité des ateliers SNTF proches de la cité des Mûriers, le câprier (kabar) est une espèce très peu exploitée si ce n'est au niveau de petites unités de conditionnement localisées dans la région de Hamma Bouziane, notamment. La liste est longue, et sans trop se gargariser, l'on garde l'espoir, à la Conservation des forêts, que les investisseurs se bousculent au portillon pour booster ce créneau porteur.