Un attentat kamikaze – encore un – a eu lieu hier à 6h 30 à la périphérie est de Lakhdaria, au lieu-dit Garbès, sur la route reliant cette ville à la RN5, faisant treize blessés parmi les occupants d'un camion militaire et un mort, le kamikaze. Un jeune homme sur un cyclomoteur bourré d'explosifs a foncé sur un véhicule de l'ANP qui, sous l'effet du souffle de la bombe, a été projeté, avec les soldats à bord, sur le bas-côté de la chaussée. L'explosion a été entendue à plusieurs kilomètres à la ronde et les dégâts auraient pu être beaucoup plus importants si le kamikaze n'avait pas perdu, dans l'action, une bombe qui n'a pas explosé. Des artificiers dépêchés sur les lieux ont fait exploser cet engin à 10h10. Juste après cet attentat, des militaires, aidés par des policiers, ont bouclé la route et dévié la circulation. Les journalistes n'ont pas été autorisés à accéder au lieu où le camion s'est renversé. Lakhdaria, pour rappel, est à son troisième attentat kamikaze en une année. Le premier avait ciblé, le 11 juillet 2007, une caserne au lieu-dit la coopawi ; quant au deuxième, il avait visé un cortège où avaient pris la place des Français de la société Razel, chargée de la réalisation du barrage Koudiet Asserdoune, en date du 21 septembre 2007. Selon des sources proches des services de sécurité, des informations ont circulé ces derniers jours à Lakhdaria faisant état de la présence dans la région d'un groupe terroriste d'une dizaine d'éléments, dont des étrangers. Les agents de sécurité chargés de la surveillance du gazoduc Hassi R'mel-Dellys avaient même été mis en alerte, mais cela n'a pas empêché les terroristes de passer à l'acte, jeudi dernier, en sabotant le pipeline près d'Aomar. Ainsi donc, après une accalmie toute relative, Lakhdaria renoue avec la violence, sporadique certes, mais une violence pour le moins spectaculaire. Certains analystes assimilent cette nouvelle sortie terroriste à un message clair destiné au président Bouteflika, dont une visite dans cette wilaya est annoncée pour cette semaine.